Lali

16 février 2012

Ça ne pouvait que mal finir

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:19

Sophie Bérubé, qui a porté plusieurs chapeaux depuis son entrée au Barreau en 1999, s’est surtout fait connaître des téléphiles, d’abord à titre de reporter pour la couverture d’affaires judiciaires puis en tant qu’animatrice, puisqu’elle anime Sans filtre depuis 2006. Auteure notamment d’un recueil d’entrevues, elle signe avec Sans antécédents son premier livre de fiction.

Roman qui vous prend à la gorge dès le départ parce qu’il met en scène deux individus au comportement pour le moins exalté, détachés de la réalité ou alors possédant une réalité bien à eux et à laquelle ils s’accrochent coûte que coûte, Sans antécédents a du rythme et propose une mécanique réussie.

C’est par la version de Thomas que s’ouvre le roman qui relate les hauts et les bas d’une histoire d’amour où tout va très vite, laquelle n’est pas dénuée de charme et de romantisme, mais qui plongera assez rapidement dans l’horreur. Le jeune libraire découvre en effet des failles de taille chez Roxanne, laquelle fait parfois preuve d’un comportement plus qu’erratique. Ceci ne pourra se terminer que par un drame à plus ou moins long terme, et c’est ce vers quoi la jeune auteure nous mène deux fois plutôt qu’une.En effet, dans la seconde partie du roman, c’est Roxanne qui raconte sa version des faits, de sa rencontre avec Thomas, de leurs jours idylliques jusqu’à ceux où rien ne va plus, en passant par un mariage qu’elle a soigneusement préparé, la grossesse tant attendue pour l’un et pour l’autre, la perte d’un des jumeaux,, la naissance provoquée de Mathilde, la guerre pour la garde de la petite et le comportement effarant de Thomas.

Sophie Bérubé a choisi de présenter la version de Thomas et celle de Roxanne, auxquelles elle a greffé à la toute fin des documents explicatifs. Comme si le lecteur était membre d’un jury et qu’il lui était demandé de poser un verdict à la lumière des éléments fournis, ce qui en soi, à mon avis, se révèle un habile exercice tout en mettant au jour des lacunes, le ton et l’écriture des deux protagonistes étant à peu de choses près identiques, et l’écriture factuelle et efficace, sans plus.

C’est donc avec entre les mains sa propre conclusion qu’on ferme Sans antécédents, roman cautionné par Marie-France Hirigoyen, qui a signé le bestseller Le harcèlement moral et l’écrivaine Kim Thúy, auteure de Ru, qui a connu le succès international que l’on sait. Sans toutefois pouvoir affirmer lequel des deux personnages est un manipulateur. Ou alors celui qui l’est le plus. C’est là le joli tour de force de Sophie Bérubé qui devrait trouver son style en appliquant les préceptes de Nicolas Boileau qui n’ont rien perdu de leur justesse malgré les siècles, maintenant qu’elle connaît la mécanique.

Texte publié dans

Titre pour le Défi Premier Roman

2 commentaires »

  1. Au final, tu as aimé ou pas ?

    Comment by Anne — 17 février 2012 @ 7:11

  2. Livre non dénué d’intérêt. Mais somme toute, j’ai moyennement aimé.

    Comment by Lali — 17 février 2012 @ 7:45

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