Lali

2 août 2010

Avec Supervielle 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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La fable du monde de Jules Supervielle, que j’aime tant, attendait la visite de la lectrice peinte par Felicia Marshall, laquelle a été émue en lisant les mots du poète, particulièrement ceux-ci :

Nocturne en plein jour

Quand dorment les soleils sous nos humbles manteaux
Dans l’univers obscur qui forme notre corps,
Les nerfs qui voient en nous ce que nos yeux ignorent
Nous précèdent au fond de notre chair plus lente,
5 Ils peuplent nos lointains de leurs herbes luisantes
Arrachant à la chair de tremblantes aurores.

C’est le monde où l’espace est fait de notre sang.
Des oiseaux teints de rouge et toujours renaissants
Ont du mal à voler près du cœur qui les mène
10 Et ne peuvent s’en éloigner qu’en périssant
Car c’est en nous que sont les plus cruelles plaines
Où l’on périt de soif près de fausses fontaines.

Et nous allons ainsi, parmi les autres hommes,
Les uns parlant parfois à l’oreille des autres.

5 commentaires »

  1. Lecture délicieuse !

    Comment by Joseph — 3 août 2010 @ 5:09

  2. Oui superbes aurores.

    Comment by Gondolfo — 3 août 2010 @ 5:30

  3. « …on périt de soif près de fausses fontaines. »

    Serait-ce un résumé du rêve américain?

    Merci Lali de prendre la peine de transcrire tous ces extraits de tes « livres ouverts » et de nous donner le privilège d’y goûter à notre tour!

    Comment by Flairjoy — 3 août 2010 @ 6:11

  4. De quoi être touchée! Encore de beaux moments en vue à lire ces extraits de ce poète!

    Douce soirée, Lali! Bisous

    http://www.planete-m.com/julienPascual.html

    Comment by Chantal — 3 août 2010 @ 19:11

  5. Magnifique moment de lecture, Lali! Très touchant.

    Comment by Denise — 4 août 2010 @ 9:21

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