Angle 1
C’est la lectrice du peintre Robert Hunt qui, ce soir, a ouvert, la première le recueil posthume de Robbert Fortin intitulé Personne n’a trouvé d’angle à la beauté, qui regroupe des poèmes que l’écrivain (et peintre) a écrits au fil de ses voyages au bout du monde ou dans sa propre ville. Un recueil dont elle a tiré cet extrait avant de le laisser sur la table à l’intention des lectrices qui viendront soir après soir le parcourir.
Épreuves d’artiste
Chaque fois nuit sur peau un feu approximatif laissait espérer qu’écriture prendrait forme de passion sans autre dévotion que de se comporter comme fibre qui pousserait l’audace jusqu’à raffermir notre obsession de provoquer
sous la tignasse de nos effronteries
nos égarements de conduite
nous laissions chaque phrase évoquer
notre combativité nos révolutions de vaincre
sans savoir qu’en dedans il fallait mordre ou respirer ce qu’on déclenchait nous portait vers d’autres chantiers de lumière en chacun voir relançait une prise en charge un levier pointé vers voyage
nos cris comme fronde
on avait éveillé une présence
l’intime résonance d’une fragilité
avec impressions bruissant un langage
où tenir debout entre embûches et constance de l’altitude
on se mesurait à l’insondable le poème montait près de ce qui allume le son d’être souffle fortifié nous faisions connaissance avec espoir maintenant il fallait apprendre à vaincre peur et corvée de vivre
nous étions les nouveaux poètes disions-nous effrontés sachant que d’ombres et de broussailles notre cœur devrait aussi affronter les remous des eaux qui nous feraient douter de notre courage
Café Le Hobbit, Québec
Si tous les poèmes de ce recueil sont à l’avenant, ce recueil risque fort de me plaire! De quoi encore nourrir notre réflexion et nos émotions…
Comment by Chantal — 4 mai 2010 @ 5:43
C’est un poème magnifique et je me réjouis de lire les suivants… Très beau choix.
Comment by Denise — 4 mai 2010 @ 9:30
Bonsoir Lali,
Merci pour cette découverte, je vais essayer de voir si ce recueil est disponible en France..
Ce texte, enfin comme toujours je n’ai les mots pour exprimer les sensations ressenties à la lecture.
Des sourires.
Comment by Funambule — 4 mai 2010 @ 16:32