Anecdotes de libraire 80
Je pensais que ça me ferait quelque chose, que je serais peut-être émue, triste ou nostalgique. Mais ce ne fut pas le cas.
La librairie où j’ai travaillé pendant près de 22 ans a d’abord été vendue quelques mois après ma mise à pied, puis elle a changé de nom et d’emplacement. Le local qui a été ma deuxième maison pendant des années abrite aujourd’hui une boulangerie et une pharmacie.
Récemment, j’ai pris une bouchée à cette boulangerie qui fait aussi office de café, en compagnie de mon amie Ode. Nous assistions ce soir-là à un concert qui se donnait juste en face de cet endroit.
Or, il ne reste aucune trace de cette époque révolue, sauf la façade de briques touges. Est-ce pour cette raison que je n’ai rien ressenti? Probablement.
En aurait-il été autrement si j’avais franchi le seuil de cette nouvelle librairie? J’imagine que oui. Mais je ne pense pas le faire maintenant que j’ai mes habitudes ailleurs.
Puisque je n’ai pas alimenté cette rubrique depuis sept ans, j’imagine que ce sera probablement ma dernière anecdote de libraire. Mais rien ne vous empêche de relire les précédentes.
*toile de Stephanie Lambourne