Anecdotes de libraire 71
Il y avait des clients que je ne voyais qu’une fois par année. En juillet et en août. Jamais le reste du temps. Parce que pour eux, partir en vacances, ça voulait dire s’acheter un livre ou deux. Ils disaient que le reste de l’année ils n’avaient pas le temps de mettre le nez dans le moindre bouquin.
Encore aujourd’hui, quand je pense à eux, ils demeurent des énigmes. Comment faisaient-ils pour vivre les cinquante autres semaines de l’année?
*toile d’Angel Guillermo Valente
On ne vit pas. C’est simple et effrayant…
On court, et l’on pense : je dois faire ça, et ça je n’ai pas eu le temps, peut-être ce week-end.
Mais, c’est chose et état si grandement partagés.
La vie coule ainsi, et quoi faire arrêter là, oui et fuir, oui peut-être ?
Gagnerions-nous à nous lamenter ou à déprimer ?
On vit comme on peut, mauvais choix certes. On améliore de temps en temps le quotidien, en prenant plaisir de jours de lumière, des moments d’amitiés partagés, des musées visités, du détail de murs lorsqu’on lève le nez, des arrêts sur image face à un paysage, à un arc-en-ciel, à un cerisier en fleurs, ou à la vue gourmande d’une rose épanouie. Les petits plaisirs simples peuvent aider à vivre.
Bonne soirée
Comment by LOU — 13 juillet 2010 @ 14:47
Ils ont sûrement d’autres passions, Lali.
Si lire est une « passion »… il me semble que l’on peut toujours trouver un moment pour lire. Même si l’on ne peut lire autant en activité qu’à la retraite .
Mais pour cela il ne faut pas céder à la sirène de la TV ou jeux vidéo ! Très chronophage
Comment by Chantal — 13 juillet 2010 @ 18:24