Un jardin pour les rêves
Ce jardin, c’est chez moi. Entre et sort qui veut. Nul besoin de visa, pas de texte de loi ici. Il faut juste entrer avec le cœur ouvert. Avec les yeux qui savent encore s’émerveiller de la vie qui palpite, du sourire d’un enfant, de la jonquille qui sait percer la neige alors que c’est encore l’hiver, de tous ces petits riens qui font que la vie est la vie.
Ce que je considère comme des grands moments peuvent sembler banals aux yeux de certains. Mais pour moi, les instants incomparables ne sont que des coups de cœur, des moments de partage, des regards qui en disent long, une chanson retrouvée, un paysage qui surgit, quelques pages d’un livre. Et il me plaît de les raconter. Parce que peut-être chacun peut trouver un peu de soi dans ces histoires s’il ouvre son cœur aux autres, s’il voit dans ceux qu’il croise le meilleur et non le pire, s’il sait tendre la main.
Oui, je suis une utopiste à la manière de beaucoup. Quelques-uns se sont rassemblés sous un arbre et ensemble nous rêverons à un monde meilleur où il y aura tout le bonheur du monde pour chacun d’entre nous. Ils se reconnaîtront. Je suis sûre heureuse de savoir qu’ils sont là. Et probablement que j’écris pour eux, pour d’autres, pour ceux qui me laissent parfois des commentaires et ceux qui n’osent pas le faire.
J’écris. Depuis toujours. Sans chercher le pourquoi du comment. C’est comme ça. Ce serait aussi fou que de chercher la raison pour laquelle on respire. Dans les deux cas, c’est sûrement pour être en vie. Enfin, il me semble.
Et ce soir, après le silence involontaire et les retrouvailles rapides d’hier, j’ai fait le tour de mon jardin. Je ne savais pas qu’il y avait tant de billets ici. Et j’étais heureuse de ces moments partagés.
Mais le grand bonheur du jour, c’est d’avoir entendu sur Skype la voix d’Armando. Toute chaleureuse et vive. D’avoir trouvé dans le timbre de sa voix et dans son accent son appétit démesuré pour la vie, qui ressemble au mien. Merci pour ce grand bonheur, l’ami, tu ne peux pas imaginer à quel point ces quelques minutes m’ont rendue heureuse. Vivement Bruxelles en juin.
Oui, ce soir, je suis si heureuse de cette vie qui est mienne. Imparfaite, parce que je me sens trop loin de ceux que j’aime bien souvent. Merveilleuse parce que je peux aller souper avec Denis mercredi. Merveilleuse parce qu’elle est ici et ailleurs. Parce qu’elle m’apporte tellement de bonheur, cette vie, même si parfois je peux être triste ou nostalgique.
J’aime mon jardin. J’aime ceux qui s’y sentent bien.
Et je n’ai pas fini de l’agrandir, d’installer des bancs pour tous et quelques toiles dans le ciel pour mieux rêver. Et si je ne sais faire que ça, rêver et donner un peu de rêve, pourquoi pas?