Lali

31 janvier 2012

Et au pire…

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:35

Je sais que le premier roman de Sophie Bienvenu a été encensé par la presse. Je le sais très bien. Ça ne m’empêchera pas de dire que j’ai eu du mal à accrocher. L’auteure a choisi de raconter l’histoire d’Aïcha au « je », celle-ci s’adressant à une assistante sociale afin de relater en ses mots ce qui s’est véritablement passé. C’est donc une langue parlée transposée qu’a choisi d’explorer Sophie Bienvenu, Française d’origine, débarquée au Québec il y a dix ans. Beau défi, je l’avoue. Et belle réussite. La jeune auteure a saisi les particularités et les nuances de la langue québécoise.

Mais je n’ai pas réussi à m’attacher à son personnage principal, continuellement en crisse. J’ai été agacée de la première à la dernière ligne par cette adolescente paumée, qui zigzague et fabule en continu, insaisissable, que nul ne peut aider sans que cela ne se retourne contre lui, alors que j’aurais voulu éprouver une certaine sympathie pour elle. Parce qu’elle est issue d’un milieu dysfonctionnel. Parce qu’elle est paumée. Parce qu’elle est démunie. Mais je n’y suis pas arrivée.

Malgré tout, Et au pire, on se mariera reste un beau pari pour Sophie Bienvenu, qui a réussi là où d’autres échouent, à savoir écrire dans une langue vivante et colorée, avec juste assez de lieux communs et de tics pour éviter la caricature.

Lu dans le cadre de la Masse critique Québec de Babelio

Titre pour le Défi Premier Roman

3 commentaires »

  1. La presse et les lecteurs, ce n’est pas le même, tu as le droit de ne pas aimer !

    Comment by Anne — 1 février 2012 @ 13:11

  2. Le titre de ce livre me rappelle que dans mon enfance lorsque l’empressement des jeunes fougueux faisait qu’elle oublie de prendre la pilule,il était connu que si la chose tournait à la naissance du petit Jésus, le mariage en vitesse était l’inévitable le vaccin.

    Comment by Pépé de Cordoba — 1 février 2012 @ 23:12

  3. Que la chose est finement expliquée, Pépé. De nos jours, on dirait cela autrement. Avec moins de poésie. Du genre :
    « Eh frangin, j’ai entendu dire que mon vieux a niqué ma mère en cachette et mon grand-père lui a dit ou tu prends ma fille en mariage ou je te casse la gueule pauvre con. Tu vois, quand je te dis que je suis le fruit de la violence.. »

    Comment by Mémé blogueuse — 1 février 2012 @ 23:17

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