Lali

7 août 2011

En vos mots 226

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

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Une scène à la fois musicale et livresque, voilà ce que je vous propose de raconter en vos mots en ce dimanche. Sans vous presser. En prenant le temps d’examiner la toile sous tous les angles si vous le désirez afin de trouver celui que vous voulez explorer.

Ce n’est que dans sept jours et pas avant que seront validés les commentaires emmagasinés au fil de la semaine afin de donner vie à cette toile signée Min Li.

Puissiez-vous être nombreux à participer!

5 commentaires »

  1. Novembre 1991. Au Pirate de Laval, boulevard des Laurentides, à un regard du Pont Viau, quelques personnages enfermés dans des tableaux anciens semblent observer un couple qui mange en silence. Comme éloignés l’un de l’autre.

    Monsieur savoure, avec appétit, son plat de pâtes aux fruits de mer. Il sourit poliment au garçon qui lui propose de lui verser encore un peu de vin. Il regarde la dame en silence. Habillé d’un masque impénétrable, que les bougies tremblantes remplissent d’ombre et de lumière. Par sa posture, on devine l’aisance de ceux à qui le monde obéit. La fermeté de ceux qui commandent tout dans les moindres détails.

    La jeune fille mange lentement comme si elle n’avait pas d’appétit. Elle a le regard de ceux qui ont pleuré, et on dirait que, par moments, elle laisse échapper, sans bruit, encore une larme. Elle a décidé. Elle épousera Antoine. Bassiste dans un groupe de jazz. Et elle sera la voix de ce quartet où elle se sent si heureuse. Où elle se sent exister. Où elle se sent vivre. Et tant pis si son père ne veut pas le comprendre. Pire. Ne veut pas l’accepter. Pourtant il devrait savoir que sa fille n’est pas du genre à se laisser intimider, alors qu’il a l’habitude de le faire avec ses employés en utilisant des « c’est lui ou moi », ou ses tirades habituelles comme « si tu n’es pas heureuse!… » en pointant la porte.

    Elle a regardé son père avec sévérité. Elle s’est levée. Sans aucun mot. Le regard franc. La posture digne. Puis, un dernier regard à un de personnages enfermés dans leurs tableaux antiques. Avant de quitter le restaurant. Seule. Et de se perdre dans la nuit froide de novembre.

    Août 2011. Sur de grands panneaux publicitaires, son regard lui semble si triste et si loin de toute l’agitation provoquée par l’événement de son concert. À guichets fermés. La presse la couvre de superlatifs. Lui demande des interviews. Elle préfère rester seule.
    Dans quelques heures elle sera sur la scène du Métropolis, à quelques centaines de mètres de l’Université. Pas très loin du Vieux-Port. Et elle se rappelle du temps de l’insouciance. Où elle se promenait. Les dimanches. Heureuse. Une glace dans une main et l’autre accrochée au manteau de son père, alors que sa voix si douce lui racontait des histoires de princesses qui vivent entourées de fleurs et qui ne sont jamais tristes.

    Comment by Armando — 10 août 2011 @ 10:03

  2. C’est si facile encore de se laisser distraire
    Par un peignoir émeraude jazzé de fleurs en grappes;
    Par des genoux croisés sagement exemplaires
    Et par un décolleté d’où rien d’autre ne s’échappe
    Que le riff du cœur sous l’archet du bonheur.

    Flairjoy

    Comment by Flairjoy — 11 août 2011 @ 9:31

  3. cordes tendues
    notes avalées
    par le silence
    plus que la mélodie des mots
    le souffle d’un poème
    la lectrice n’est plus là

    Comment by Chantal — 12 août 2011 @ 17:14

  4. Ce matin d’été, Rosalie s’est levée tôt pour répéter ses notes avec son violoncelle. En enfilant son peignoir, elle se dirige sur la terrasse et entend le concert des oiseaux. Le soleil se lève à peine. La journée promet d’être belle.

    Rosalie aime jouer sur sa terrasse. Elle répète sans relâche. Demain sera un grand soir, elle va jouer avec l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg en Allemagne.

    Dans la chambre, le soleil effleure les voilages, doucement comme une caresse et François écoute avec émotion jouer son épouse. C’est un moment privilégié. Il écouterait encore et encore. De son lit, il voit Rosalie qui a reposé son violoncelle et la voit lire, certainement des poèmes. Elle dit souvent à François que cela la détend.

    Quelle est belle mon épouse, c’est une fleur parmi les fleurs, le soleil joue avec ses cheveux et chaque fois que je la regarde, mon coeur bat la chamade. François se réjouit déjà de la belle soirée où de son fauteuil numéroté et déjà réservé, il pourra voir et écouter jouer Rosalie dans sa jolie robe noire. Oh! Mon coeur se gonfle de bonheur!

    François se rappelle comme si c’était hier ce que Rosalie lui a lu. C’était en hiver. Tous les deux lisaient près du feu de cheminée. Elle tourna son doux visage vers moi et me dit: Chéri, écoute ces mots, ce sont des mots d’Oscar Wilde, « La musique met l’âme en harmonie avec tout ce qui existe ». J’aime tant Rosalie.

    Comment by Denise — 13 août 2011 @ 10:09

  5. La vie parfois nous presse de si tendre façon
    Accordant les notes au fil de nos passions
    Pour que vibre en nous l’indicible frisson
    Que des mots délicats chantent à l’unisson.

    Nous voilà absorbé, tout entier enlevé
    Etrangé au moment et pourtant si présent
    Par l’air, le vent, l’arbre et la forêt
    Recueilli et muet devant tant de beauté.

    En ce matin charmant elle s’était arrêtée
    Posant nonchalament ses peurs et ses idées
    Au détour d’une page elle semblait flotter
    Tout naturellement de vedure habillée.

    Lise

    ( Lise, de lien en lien vient de découvrir cet espace de Vie et vous en remercie )

    Comment by Lise — 6 septembre 2011 @ 2:32

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