Quelques poèmes de Rilke 7
Une fois de plus, une autre lectrice du soir s’est laissée gagner par les poèmes de Rainer Maria Rilke. Si bien que la lectrice de Randy Leibowitz Dean a eu du mal à abandonner le livre derrière elle, tant ce poème lui a parlé d’elle.
La fontaine
Je ne veux qu’une seule leçon, c’est la tienne,
fontaine, qui en toi-même retombes, –
celle des eaux risquées auxquelles incombe
ce céleste retour vers la vie terrienne.
Autant que ton multiple murmure
rien ne saurait me servir d’exemple;
toi, ô colonne légère du temple
qui se détruit par sa propre nature.
Dans ta chute, combien se module
chaque jet d’eau qui termine sa danse.
Que je me sens l’élève, l’émule
de ton innombrable nuance!
Mais ce qui plus que ton chant vers toi me décide
c’est cet instant d’un silence en délire
lorsqu’à la nuit, à travers ton élan liquide
passe ton propre retour qu’un souffle retire.
Lire Rilke, réinventer Rilke.
Comment by Joseph — 4 octobre 2010 @ 0:27
Je comprends qu’après avoir lu un tel poème, on a de la peine à abandonner le livre… C’est de toute beauté.
Comment by Denise — 4 octobre 2010 @ 10:03