Au revoir, Henri
Louise et moi avons la même arrière-grand-mère. Nos grands-mères étaient sœurs, son père et ma mère cousins. La vie nous a mis en présence l’une de l’autre il y a quelques années. Et nous sommes l’une comme l’autre fières d’être petites-cousines.
Elle s’amuse avec les couleurs, je joue avec les mots. Le reste, c’est entre nous. La complicité, les conversations, les racines, le cœur.
Cet après-midi avaient lieu les funérailles d’Henri, son père. Mon beau cousin qui venait prendre des nouvelles de toute la famille à la librairie. Mon cousin aux yeux brillants et vifs. Qui a aimé la vie comme peu, qui a aimé Monique et ses filles d’un amour incomparable.
Je crois que ceux et celles qui sont aimés ainsi reçoivent tellement que ça leur donne plein d’amour à partager. Louise est comme ça. Elle donne sans compter, son temps, son énergie, sa fougue, son amour. Elle a eu beaucoup, elle donne beaucoup.
Est-ce cela, en dehors de nos affinités pour les arts, qui nous lie? Le fait que nous ayons toutes deux été beaucoup aimées par nos parents pour qui leurs filles étaient tout? C’est possible.
Je sais que ma Loulou est pour moi un cadeau du ciel. Elle n’est pas la seule.
Mais ce soir, c’est à elle que je pense. Elle a perdu, j’en suis certaine, l’homme qui l’a le plus aimée. Et cet homme, je suis heureuse de l’avoir connu. Être passé à côté d’un homme d’une telle bonté serait bien pire que le fait de le perdre.
Au revoir, Henri. Continue d’être une inspiration pour ceux qui ont eu le bonheur d’être des tiens.