Besson, à nouveau

Il y a bien longtemps, trop longtemps en fait, que je n’avais lu un roman de Philippe Besson. C’est donc avec grand bonheur que j’ai retrouvé la plume de cet écrivain. Un peu grâce à mon amie brestoise, qui se reconnaîtra sûrement.
Avec « Arrête tes mensonges », adapté au cinéma en 2023, ce que j’ignorais, Philippe Besson signe ici un roman autobiographique dans lequel il s’investit sans pudeur et sans faux-semblant. Il y est question de lui, de la vie, de ce qui fait ce que nous sommes, de son homosexualité, de ses rapports avec autrui, de l’écriture, du besoin de transposer le vécu autrement.
« J’écrirai souvent, des années après, sur l’impondérable, sur l’imprévisible qui détermine les événements », affirme-telle d’emblée dès les premières pages. Une façon de nous annoncer qu’il a toujours parlé de lui en détournant les faits, en les déconstruisant, en les déplaçant dans le temps, en modifiant les lieux, pour être en mesure de parler de cet imprévisible et impondérable.
« J’écrirai également sur les rencontres qui changent la donne, sur les conjonctions inattendues qui modifient le cours d’une existence. les croisements involontaires qui font dévier les trajectoires », écrit-il aussi.
Celui qui a toujours inventé des histoires en regardant les gens, en imaginant leur quotidien, leurs origines, et même leur destinée, jeu qui faisait dire à sa mère « Arrête avec tes mensonges », est devenu écrivain. Il ne pouvait en être autrement. Est-ce parce que je fais la même chose depuis que je suis enfant que j’écris moi aussi? Ce n’est pas impossible. Mais je m’éloigne…
« Arrête avec tes mensonges », où il nous raconte son premier amour, est un roman bouleversant. Rien de moins. Et en dire davantage, ce serait trop en dire et vous priver d’un grand bonheur de lecture en dévoilant certains détails.