Au bord de l’abîme

Avec Danser au bord de l’abîme, Grégoire Delacourt signe un roman mettant en scène le désir. Un désir qui bouleverse une femme, au point qu’elle devienne prête à tout pour aller au bout d’un regard.
Elle s’appelle Emmanuelle, ou Emma, comme l’héroïne de Flaubert. Elle est mariée, a trois enfants. Elle est même heureuse. Mais. Mais la vie a mis sur son chemin un homme qui va faire basculer ses certitudes. Qui va allumer en elle un brasier dont elle ne pouvait imaginer l’existence. Elle n’en sortira pas indemme. Il en est ainsi du désir, de la passion, du vertige.
« Le présent est la seule certitude, la seule île possible dans le vide. » Oui, sûrement. « On peut continuer à vivre avec un désir inassouvi. » Peut-être, je n’en suis pas certaine. « Les mots qu’on ne dit pas sont ceux qui font le plus de mal. » J’ai des doutes.
Il y a tellement de phrases en dehors de celles-ci que j’ai notées tant elles me touchaient, suscitaient de questions ou se révélaient à la fois justes et fausses, parce que rien n’est jamais tout à fait blanc ou tout à fait noir.
Puis, il y a ce parallèle en continu avec la chèvre de Monsieur Seguin, qui ajoute à la puissance de ce roman qui se dévore d’une traite, tant il prend aux tripes, rien de moins.
Vous l’aurez compris : j’ai beaucoup aimé Danser au bord de l’abîme.