Et si je parlais d’elle 6
Elle se demande parfois s’il vaut la peine de vieillir, si l’on y trouve un certain bonheur quand on n’a ni amoureux ni enfants ni petits-enfants. Et la question demeure sans réponse.
Les bobos de toutes sortes ruinent-ils ce qu’on appelle l’âge d’or? De même, l’anxiété gagne-t-elle tellement en importance qu’on oublie de sourire et de s’émerveiller devant les petits bonheurs de la vie?
Et cette question la taraude à un point tel que tout la déroute et la désoriente. Elle n’ose plus faire de projets. À quoi bon? Ils ont si peu de chances de prendre forme. Aussi bien se contenter de ce qu’elle possède et qu’on ne peut lui retirer.
J’ai beau lui dire qu’elle a le droit de rêver. Qu’elle ne doit cesser de le faire sous aucun prétexte.
Aujourd’hui, elle n’y arrive pas. Ceux qu’elle aime sont trop souvent fatigués de vivre. Et elle a terriblement peur que ça lui arrive aussi.
*toile de Katarina Branisova