Le lion lecteur
N’est-il pas mignon comme tout ce lion né sous le signe du lion? Une illustration signée Marianna Sztyma.
N’est-il pas mignon comme tout ce lion né sous le signe du lion? Une illustration signée Marianna Sztyma.
Voilà des mois que nous nous préparons au retour au bureau à raison d’un jour par semaine. Des mois que des travaux ont lieu dans les différents locaux d’un bout à l’autre du pays. Des mois que les Ressources humaines nous font part de ce qui nous attend et du fait que nous n’aurons pas le choix de nous plier à cette nouvelle directive. Même si ça ne fait pas notre bonheur et même s’il avait été convenu qu’il n’y aurait pas d’obligation à travailler du bureau à nouveau.
Mais le conseil d’administration en a décidé autrement. Qu’on utilise ou pas les bureaux, il y a des coûts relatifs à l’occupation. Donc, plus question de payer pour rien. Et puis, ce n’est pas une bonne chose pour notre équilibre mental de ne pas avoir de contacts directs avec nos collègues. Parait-il.
Demain sera ma troisième journée complète au bureau, car j’y suis allée régulièrement depuis juin à raison d’une heure par semaine. Ma supérieure hiérarchique tenait à ce que nous nous rencontrions en vrai chaque mardi.
Je ne peux pas dire que ça a été désagréable. Je ne peux pas affirmer non plus que cela a été agréable.
Le gestionnaire des installations a trouvé pour moi un coin tranquille, au sous-sol, loin des conversations de couloir et du bruit des imprimantes. En fait, c’est le bureau que j’occupais il y a cinq ans, lequel a été conservé tel quel alors que, maintenant, les salles de réunion sont cinq fois plus nombreuses, que de les bureaux pour une seule personne n’existent plus et que ceux pour deux personnes se comptent sur les doigts d’une main.
Pour le moment, je n’ai pas eu de compagnie, mais les choses peuvent changer. Or, j’ai décidé de ne plus me battre. Tant pis si je n’arrive pas à travailler aussi consciencieusement que je le fais à la maison. Tant pis si je n’arrive pas à faire tout ce que j’ai à faire parce que je serai souvent dérangée. Tant pis si je remets des documents en retard. Tant pis si ce n’est pas parfait. Oui, tant pis. L’important est que je socialise.
*toile de Zafouko Yamamoto