Du vertige 1
Poème
Mon poème
s’abîme
dans le corps
de ta lumière
n’a raison d’être
que l’abandon
du temps en nous
ses chemins traversés
au cœur dressé
de vérité
ses mains s’acharnant
encore
depuis le battement
de la terre
jusqu’à la gorge
de nos voix
chaque matin
il surgit
des voûtes du sommeil
s’écrit
dans les premières
raies du jour
malgré
la turbulence
des villes en feu
mon poème
est une femme
debout sur le monde
dans les stries
de son passage
sa nostalgie épie
les restes
de nos solitudes
pour en faire
du roc
toujours
en amont de nous
le poème
est ce lieu innommé
quelque part entre le cœur
et l’inconnu
nos mains terreuses
dans l’ardoise de ses mots
Michel A. Thérien, Du vertige et de l’espoir
*choix de la lectrice de François Roca