Souffles et songes 1
Il y a bien une raison pour que le vent se lève,
torde les arbres en un geste dément,
arrache les feuilles,
s’apaise et recommence.
Il y a bien une raison pour que la mer avance et recule
inlassablement,
ronge les roches,
convulse les bateaux.
Y a-t-il bien une harmonie de ces forces contraires
à l’œuvre dans nos corps, nos paroles,
nos rêves même, et qui se cherchent, s’affrontent,
s’accouplent,
fécondant l’avenir?
Il y a bien un sens à la souffrance, à l’extase,
au délire?
Il y a bien un début
et une fin
à toute chose
Ou n’est-ce que béance?
Colette Gibelin, Souffles et songes
*choix de la lectrice de Pierre Georges Jeanniot