Lali

19 novembre 2016

Les vers de Mireille 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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c’était dans notre vie
ces espaces ces moments
laissés en blanc
sans signature

avec ta puissance fragile
si proche si autre aux aguets
tu colores les reliefs

tu me fais souveraine
toi ma certitude
ma nécessaire
nous avons partagé le secret

Mireille Fargier-Caruso, Lettre à L.

*choix de la lectrice de Stojan Milanov

Lucie

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 22:40

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Pour la première fois, depuis cinq ans, j’ai parcouru les allées du Salon du livre de Montréal sans Lucie.
Je ne savais pas il y a un an que ce serait la dernière fois, Lucie était tellement certaine qu’elle allait déjouer toutes les statistiques. Deux mois plus tôt, on lui avait retiré une tumeur au cerveau d’une taille impressionnante et dans les semaines qui ont suivi son opération, je l’avais accompagnée à sa première séance de radiothérapie.

Nous n’avons jamais cessé d’aller au théâtre, de cuisiner ensemble, d’avoir de longues conversations sur la vie, la littérature, la musique, l’amour, les voyages. Mais nous ne parlions pas de la mort. Ce n’était pas une éventualité. Jusqu’en août. Son oncologue a alors choisi d’entamer une nouvelle chimiothérapie afin de venir à bout de l’enflure d’une partie du cerveau qui comprimait celle qui permet de lire, d’écrire, de s’exprimer verbalement.

Les mots échappaient désormais à Lucie, et ce, de plus en plus, alors qu’elle saisissait tout et que sa pensée était toujours aussi claire et ordonnée. La tumeur était revenue, malgré la nouvelle chimiothérapie. Il n’y avait plus rien à faire.

On a mangé de la poutine. On a ri. On a fait comme si on avait encore toute la vie devant nous. Pas juste moi, mais toutes les deux.

Lucie a rejoint les étoiles le 31 octobre, après 14 mois à se battre courageusement, et veille désormais sur ceux qu’elle aimait et qui l’aimaient.

Et vendredi, il me semble l’avoir vue dans une allée, dans l’escalier, en train de discuter avec un éditeur, ou carrément absorbée par un quatrième de couverture.
Oui, elle était sûrement là, elle qui aimait tant les livres avant que les mots lui faussent compagnie.
Elle qui aimait tant la musique, la vie. Elle qui était si fière de ses enfants.
Elle était là. pas loin.
Elle n’est jamais bien loin.
Ne le sera jamais.

*toile de Katarzyna Oronska

Le (faux) piano de Chopin

Filed under: La carte postale du jour — Lali @ 12:00

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Voilà quelques années que la vérité a éclaté. Le piano que les visiteurs ont pu voir dans la cellule numéro 2 de la chartreuse de Valldemosa à Majorque n’est pas celui utilisé par Chopin pour composer ses préludes.
Mais j’aime l’idée d’avoir en ma possession une carte postale représentant le « faux » piano que de nombreux visiteurs ont eu l’occasion de voir au fil des décennies. Une carte trouvée au hasard d’une des chasses aux cartes postales que j’affectionne tant.