Les vers de Mireille 1
Une odeur une mer au commencement un orage
et tout ce blanc comme on déchire un cri
collé de sang
le jour naît d’un miracle vieux du monde
souffle et manque déjà
le jour naît
s’ouvre le regard sur nos visages
jamais le cœur ne fut plus près du corps
rouge vie qui nous déborde
je me sépare et je me reconnais
je te donne un nom dans la lumière
je te nomme l’espace ses couleurs
réveil d’eau que l’on accueille des deux mains
je t’attendais et ne le savais pas
je ne savais rien du multiple
passage clair où l’au-delà sommeille
jamais la mort n’a tant ancré nos chairs
Mireille Fargier-Caruso, Lettre à L.
*choix de la lectrice de Luciano Santoro (dont toute trace a disparu)