Poèmes comme ça 6
La preuve
Pourquoi donc écrire, répétons-nous,
un poème qui ne sera lu jamais
ou mal ou presque pas
ce qui revient au même ?
Simplement pour prouver
qu’odes sonnets et fleurs
filles et frelons s’en vont
dans le vent vers un autre bord
ardemment deviné,
nié, inévitable.
Rengaine ton style,
et toute ta voix
car sans toi l’autre bord murmure
depuis toujours comme la plage
lointaine d’une mer
dévorée par le soleil.
André Dhôtel, Poèmes comme ça
*choix de la lectrice de Véronique Didierlaurent