Illuminures 4
Mot à mot j’ai appris à vivre
pas à pas je suis revenu
à mon chant de silence
je ne cherche plus le verbe
qui va tuer la phrase.
Roland Giguère, Illuminures
*choix de la lectrice de Karen Kinser
Mot à mot j’ai appris à vivre
pas à pas je suis revenu
à mon chant de silence
je ne cherche plus le verbe
qui va tuer la phrase.
Roland Giguère, Illuminures
*choix de la lectrice de Karen Kinser
Parfois, il fait bon entrer dans des univers où l’on perd pied, tant tout est presque plausible même si on fait appel bien davantage à l’imagination qu’à la réalité. C’est à un tel univers que se voit confronté tout lecteur qui ouvre Une lilliputienne de Béatrix Beck, laquelle met ici à profit son sens de la dérision et du surréalisme avec un plaisir évident. Pour ceux qui ne connaissent pas l’écriture de celle qui fut la dernière secrétaire d’André Gide, l’exercice peut s’avérer périlleux. En effet, les phrases sont souvent très courtes et les pronoms absents pour maintenir un rythme où tout déboule à la vitesse grand V et afin de mettre de l’avant une langue proche de l’oral.
Lia, le personnage central d’Une lilliputienne, est petite, très petite. Si petite qu’il lui fallait un roman à sa mesure. D’où de courtes phrases et des épisodes brefs. Et une vie loin d’être facile tous les jours. Le monde n’est pas fait pour les personnes minuscules, aussi jolies soient-elles. Lia l’a compris dès le départ, alors que sa sœur la considérait comme une poupée plus que comme une sœur de chair et de sang. Elle ne sera pas la seule. Ce qui donnera lieu à des situations parfois loufoques, parfois tristes, le plus souvent surréalistes.
Un personnage hors de l’ordinaire autour duquel gravitent d’autres personnages qui le sont tout autant, des rêves, des espoirs, de l’amour, et un grain de folie composent ce roman qui n’est que distraction. Quoique. Béatrix Beck, qui pose un regard incisif sur la société dans la plupart de ses livres, ne rate pas l’occasion de pointer du doigt non pas ceux qui sont différents mais ceux qui profitent de leur différence. Tant pis si ça fait grincer des dents. L’humour noir n’a encore tué personne. Enfin, je crois.
Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».
Voici plusieurs jours que je les photographie, au hasard ma route, afin de vous les offrir. Les voici donc!
Voilà plusieurs jours que vous examinez l’illustration de dimanche dernier. Il ne vous manquait que la plume pour écrire quelques lignes… À vous de jouer maintenant. Vous avez 24 heures devant vous avant la validation des commentaires reçus.
*illustration de James et Michael Fitzgerald, alias The Project Twins