Poèmes chinois 5
Les oiseaux s’envolent et les fleurs tombent
À l’aurore d’une matinée printanière, les oiseaux surgissent par volées,
Ils colonisent vite le parterre en fleurs,
Devant le papillon de mon jardin tranquille, ils badinent leur tintamarre.
À peine sont-ils posés, que l’ouvrage de la nuit les effraie;
Ils partent brusquement, non moins destructeurs que la nuit.
Le battement de leurs ailes a détaché bien des pétales;
Le vent, qui entrechoque les tiges, maltraite aussi mes pauvres fleurs.
Des nuages de toutes couleurs voltigent sur les degrés du perron;
Comme au séjour des immortels, une neige rose est tombée.
Les oiseaux partis, le chant cesse;
Pistils et étamines jonchent le sol, flétris et dispersés.
De la terrasse du pavillon, j’ai contemplé longuement ce spectacle.
Ne sommes-nous pas souvent prodigues du temps où nos années sont en fleurs?
Qianqi
(Nuages immobiles)
*choix de la lectrice de Nancy van den Boom