Lali

23 mai 2012

Poèmes chinois 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

La lectrice du peintre Nicolaas van der Waay n’a pas jeté un regard à la pile de recueils sur la table. Sans hésitation, elle s’est dirigée vers les rayons. Elle savait exactement quel livre elle voulait ouvrir, lequel elle voulait partager avec les lectrices du soir. Elle s’est donc installée en compagnie de Nuages immobiles et a laissé le livre ouvert sur ces vers du poète Yang Fang :

L’union amoureuse

L’amant détourne à lui la pointe de l’aiguille de fer
Le verre en fusion rassemble le feu et la fumée
L’aigu et le grave tonnent à l’unisson des accords parfaits
Et les cœurs voisins s’attirent toujours à l’intime
Mon amour me lie à toi comme l’ombre au corps
Nous dormons côte à côte sous des draps de trame fine
Dont la soie généreuse provient de cocons jumeaux
Aux heures chaudes, nos éventails sont deux ailes qui se touchent
Aux heures froides, nos épaules s’embrassent sur la natte feutrée
Tu ris soudain et me voilà hilare
Tu t’affliges alors et ma joie s’évanouit
Allant, je joins mes as aux tiens
Partant, nous partageons la poussière du chemin
Inséparables, comme les lions des portes célestes
Je ne recherche que ta présence
Et je ne crains que ta distance
Unissons nos corps en une seule forme
Partageons nos vies dans une chambre commune
Et dans la mort, scellons nos os sous un seul tombeau.
Le poète qui sut dire l’amour au plus vrai;
Le nôtre surpasse encore les mots.

Un long titre pour un constat impitoyable

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:18

C’est par une nouvelle publiée en 2002 dans XYZ.La revue de la nouvelle, alors que j’étais adjointe au directeur du seul périodique culturel québécois consacré à ce genre littéraire, que j’ai découvert la plume alerte et vive de Martine Delvaux.

Je me promettais de la lire à nouveau en dehors de ses nouvelles parues en revue. Mais il y a tant à lire et si peu de temps. Si bien que j’ai chaque fois reporté la chose. Sans savoir ce que je manquais. Car je viens de terminer son superbe roman au titre peut-être un peu long, lequel risque d’être déformé pour cette raison, Les cascadeurs de l’amour n’ont pas droit au doublage, phrase tirée d’une des dernières pages de ce roman sur la passion et sur l’après-passion, quand les yeux voient clair.

Car c’est de cela qu’il s’agit. D’une analyse de la situation. D’un constat sans maquillage. De tout ce qu’il est possible de dire après et pas durant. Parce qu’on est obnubilé. Parce qu’on ne peut imaginer que notre belle histoire va finir par se casser la gueule même si elle en donne déjà tous les signes. Parce que maintenant que tout est (presque) fini, qu’il ne faut pas retomber dans les mêmes pièges.

« Tu as porté mon amour comme un vêtement préféré, élimé à force d’être lavé, comme un chemisier tout neuf qui émerveille par sa coupe, son motif, sa matière, et qui bientôt pâlit, s’effiloche, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus être récupéré et qu’on regrette le fait de l’avoir préservé », écrit la narratrice en s’adressant à celui qui est parti, lequel lui avait demandé qu’elle n’écrive jamais sur lui, sur eux.

Mais elle ne peut pas faire autrement. Il faut qu’elle reprenne pied. Qu’elle fasse le ménage dans cette vie qui a été si intimement mêlée à celle d’un autre qu’elle en a oublié qu’elle pouvait vivre hors de lui. D’ailleurs, écrit-elle encore, « Je ne sais pas si j’ai vécu cet amour pour pouvoir l’écrire, ou si je l’écris pour qu’il finisse par exister. »

Cela donne un roman vibrant. Un roman aux longues énumérations, à l’auto-examen sans concession, au retour sur les lieux, aux scènes qu’on revit une dernière fois avant de les jeter aux oubliettes en espérant qu’elles ne viennent pas nous hanter, aux objets qu’il faut ranger ou jeter pour éviter que nous nous attendrissions sur eux, et à l’effroyable vérité : passion et amour ne riment pas. Et pire encore : la passion peut provoquer un tel aveuglement que l’objet de notre passion peut aussi devenir un harceleur. Constat impitoyable sur la passion, le roman de Martine Delvaux est un roman bouleversant. Pour un autre regard, je vous invite à lire ce qu’en pense Lucie.

Des tulipes sur ma route 10

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 15:13

Encore des tulipes du Jardin botanique de Montréal. Et de plus, il y en a d’autres à venir…

O paraíso, en compagnie de Madredeus

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 10:15

Si vous ne connaissez pas encore le groupe portugais Madredeus, l’album Esséncia, qui vient tout juste de paraître, est peut-être le meilleur moyen d’aborder ce groupe. Notamment la chanson O paraíso.

Ce que mots vous inspirent 672

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Ce qui n’a jamais été articulé en mots finit par devenir trop nébuleux pour s’inscrire dans la mémoire. (Jane Smiley)

*aquarelle de Marie Matthews