
Le rythme de La quatorzième valse de Jean Tubeuf est lent, très lent. C’est peut-être la raison pour laquelle j’ai eu tant de mal avec ce roman et pourquoi j’ai mis tant de temps à le finir, car il me tombait des mains. Et pourtant, je savais que c’était un beau roman. Mais je ne suis jamais parvenue à me laisser gagner par le personnage, sa maladie, ses angoisses, ou son regard sur la musique. Peut-être à cause du ton. Ou du fait que le pianiste narrateur ne sait pas nous faire partager ce qu’il vit, à moins qu’il n’y tienne pas et que cette distance qu’il établit, cette barrière pour tout dire, ne soit volontaire.
Le tout est un livre bien écrit, où les pièces musicales sont mieux décrites que les émotions, où Bach fait figure de Dieu, où le génie de Mozart n’est pas en reste, pas plus que celui de Chopin. Les trois compositeurs qu’il met à l’honneur sur ce qui sera au programme de son dernier concert à Besançon, lequel lui prendra ses dernières forces, mais auquel il s’efforce d’être présent. Parce qu’il y a peut-être dans la salle quatre personnes importantes.
Inspiré par la vie du pianiste Dinu Lipatti, décédé à Genève en 1950, le roman d’André Tubeuf m’a paru extrêmement long. Il ne fait pourtant que 154 pages.
Je suis peut-être passée à côté de quelque chose. Je laisse donc soin à d’autres d’apprécier ce livre qui m’a laissée froide. Une pianiste de mes connaissances a trouvé de nombreuses qualités à ce roman en demi-teintes, qui m’a semblé sans enthousiasme et cérébral. Je vous invite à la lire.

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