C’est un billet bien ficelé et enthousiaste de Lucie qui m’a incitée à lui emprunter son Piano chinois rapporté de Paris.
Et quel roman brillant, sensible et érudit à la fois que celui d’Étienne Barilier qui fait s’affronter deux critiques musicaux à l’occasion d’un festival de musique où une pianiste chinoise est mise en valeur. C’est d’abord sur leurs blogs que l’un et l’autre font l’éloge ou le discrédit de la pianiste et du choix de ses œuvres, là aussi qu’ils la comparent à d’autres interprètes contemporains ou dont l’interprétation sert toujours de référence pour certaines pièces.
Visiblement, les deux hommes sont des érudits. Ils connaissent la musique et son milieu. Et surtout, ils se connaissent l’un l’autre, comme nous pourrons le constater quand ils passeront de l’écriture publique à l’écriture privée, échangeant dorénavant par courriel, ce qui nous permettra de constater que l’un a en quelque sorte formé l’autre, et que ce dernier conserve respect à celui qu’il considère toujours comme son mentor malgré leurs différends.
Étienne Barilier a réussi là où nombre d’écrivains échouent, car le roman épistolaire peut s’avérer un piège dangereux avec ce qu’il demande de travail d’écriture pour faire en sorte qu’il y ait bien deux voix différentes. Or, nul doute, il y a ici deux langues, deux tons, deux mélomanes avertis, deux hommes d’écriture visiblement passés maîtres dans l’usage des comparaisons et des qualificatifs. Le résultat est un plaisir pour qui aime la musique. Un véritable plaisir. Surtout que Barilier mentionne le travail du pianiste québécois Marc-André Hamelin, un interprète remarquable, ce qui a ajouté à mon plaisir de lecture.
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