Il y a décidément quelque chose qui m’échappe ou alors c’est une nouvelle façon de faire et je n’ai pas été avisée de celle-ci. J’y suis de plus en confrontée, c’est tout.
En fait, j’ai été agacée la première fois que c’est arrivé. Mais je me suis dit que j’étais la seule responsable de ce qui arrivait, que j’aurais dû être plus précise. La deuxième fois, j’ai été très, très agacée. Mais j’ai assumé, puisque ça ne venait pas de la même personne, que je devais manquer de clarté et qu’il faudrait que je corrige la chose. La troisième m’a mise en rogne. Mais vraiment en rogne.
Endossez le costume de quelqu’un qui attend un document. Pour une date précise. Imaginez maintenant qu’à 14 h vous attendiez toujours le document et que vous signaliez la chose à la personne qui doit vous le fournir, laquelle tombe des nues : vous allez l’avoir d’ici la fin de l’après-midi. Laquelle précise aussi que vous n’aviez pas mentionné il y a quatre semaines l’heure à laquelle désiriez le document. Et vous vous dites que quelque chose vous échappe. Qu’un document qui arrive à 17 h est en retard. Mais bon. Il vous faudra vivre avec votre erreur.
Puis, quelques jours plus tard, c’est un autre qui vous fait le coup. Décidément, il va falloir ajouter 9 h à toutes les dates de tombée à venir si vous ne voulez pas attendre un document pendant des heures.
Et pour finir, vous aviez noté à votre agenda un rendez-vous avec une collaboratrice en fin d’après-midi lundi. Celle que vous deviez rencontrer devait vous appeler le jour même afin de régler quelques détails importants, notamment le lieu et l’heure. À 13 h, vous n’aviez toujours pas de nouvelles et aucun moyen de joindre la dite personne. C’est vrai qu’elle n’avait pas précisé l’heure. Vous avez donc tort, comme vous aviez tort d’attendre des documents avant midi.
Depuis, je me dis qu’il me faudra vivre avec cette nouvelle habitude qu’on appelle le faire attendre ou alors, devenir très stricte. Voire inflexible. Je n’ai plus le choix.
*illustration d’Oscar Zubia