Femme fragmentée 4
la lumière échappée
à la lisière de la peau
s’engouffre sous les draps
elle invente la nuit des possibles
Célyne Fortin, Femme fragmentée
*choix de la lectrice de Maurice Mann
la lumière échappée
à la lisière de la peau
s’engouffre sous les draps
elle invente la nuit des possibles
Célyne Fortin, Femme fragmentée
*choix de la lectrice de Maurice Mann
C’est l’histoire d’un homme, celle d’une femme, de leur vie à deux, et maintenant de sa vie sans elle. Le cœur de Sylvie s’est arrêté de battre, comme ça. Sans préavis. Et au moyen de l’humour, Jean-Louis Fournier se rappelle à quel point sa femme est partout, dans le courrier du jour, dans les gestes automatiques, dans une photo, dans un chapeau, Fâché qu’elle lui ait fait un coup pareil. Malheureux.
Un veuf est un livre attendrissant où chaque anecdote nous donne à penser combien il faut prendre soin du moment présent et à quel point les instants heureux sont à la fois des souvenirs apaisants et des tourments. De toute manière, même à l’heure du deuil, tout ne peut pas être tout à fait noir quand on a à ce point aimé et été aimé. Il y a toujours un peu de lumière qui se glisse entre les lattes pour rappeler à celui qui reste que la vie ne s’est pas arrêtée.
C’est un peu tout ça que ce récit raconte. Avec pudeur et amour. Avec humour et justesse. Avec toute la tendresse du monde.
Bouleversant.
C’est dans le cadre du Festival international du film sur l’art que j’ai assisté à la Métamorphose d’une gare, un film réalisé par Thierry Michel, prétendant raconter les différentes étapes qui ont donné naissance à la nouvelle gare des Guillemins, à Liège, inaugurée en 2009.
Or, le film est un ramassis d’anecdotes glanées au cours de la construction de cet énorme éléphant blanc plutôt que le documentaire auquel on pouvait s’attendre. Qui ne connaît pas Liège aurait peut-être aimé d’entrée de jeu qu’on lui donne quelques données sur cette ville, à savoir sa taille, combien de gens y vivent, combien de personnes y transitent quotidiennement pour le travail ou pour changer de train. Il aurait sûrement aussi apprécié découvrir la gare des Guillemins avant les grands travaux, savoir en quoi elle était désuète et pourquoi il fallait la rajeunir. Mais rien de cela n’est dans le film de Thierry Michel. Pas plus que n’est raconté le processus de sélection qui a fait de l’architecte espagnol Santiago Calatrava, celui à qui on doit la gare Stadelhofen à Zurich, la gare de Lyon-Saint-Exupéry et la gare d’Orient à Lisbonne, le grand gagnant. Nulle image de celles-ci ne nous sera d’ailleurs offerte afin de nous donner une idée de son travail.
On sort de là avec l’impression que le réalisateur est passé à côté de son histoire, qu’il ne l’a jamais racontée, préférant mettre en lumière les commentaires de l’un et de l’autre, les délais, les problèmes de béton, les idées de grandeur de l’architecte prêt à détruire une ville au profit d’un projet démesuré. Comme si ce n’était pas assez d’avoir choisi le blanc dans une ville où tout devient gris très vite ou d’avoir évincé des gens et jeté par terre des logements et l’ancienne gare des Guillemins.
Le film de Thierry Michel n’est rien d’autre qu’un tissu d’anecdotes. Point. Bien loin du film sur l’architecture que je m’attendais de voir.
Parce que le nouvel album de Julien Clerc et bon comme un bon album de Julien Clerc, parce qu’il a le goût des amours anciennes et de l’adolescence, parce que comme il le dit si bien, La vie est un tango, laissez-moi vous offrir en ce premier jour du printemps une chanson bien de saison, Hôtel des Caravelles.
Le bonheur d’avoir ou d’obtenir n’existe pas, seul celui de donner compte. (Henry Drummond)
*toile de Wendy Presseisen