Vous vous dites que ça ne fait rien. Que vous n’allez pas vous laisser toucher par ça. Que ces mots qui ont croisé votre chemin au cours d’une recherche sur la toile ne vont rien changer. Que les gens peuvent bien penser ce qu’ils veulent et même le dire tout haut sur un forum. Mais.
Mais le mal est fait. Et vous tournez les pages de votre album avec en tête les mots vitrioliques. Des mots qui vous ont coupé les ailes alors que vous aimiez tant ce pays qui est le vôtre et que vous soignez avec passion jour après jour depuis plus de six ans. Et vous avez beau vous dire que ce ne sont que des mots, qu’ils appartiennent à une petite poignée de gens dont certains ont fréquenté vos pages un temps, il y a une flamme qui vacille. Vous vous demandez si vous serez en mesure de la rallumer.
Les jours passent. L’inspiration s’est figée dans le ciment des remarques auxquelles vous revenez sans cesse. Même si vous voudriez ne pas les avoir lues.
Les jours passent. Et vous ne savez pas combien de temps il faudra pour oublier que vous avez lu que chez Lali, c’est sans intérêt et répétitif, qu’on y trouve chaque jour la même chose et que ça ne vaut pas le déplacement.
Et puis, vous vous asseyez au milieu de votre jardin. Et vous vous dites que certains ne connaîtront jamais l’odeur qui en émane. Et que c’est bien dommage pour eux.
*toile du peintre norvégien Hans Fredrik Gude