Lali

3 février 2012

Les vers d’Alphonse 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Le passé

Telle qu’une vapeur s’épaississant toujours,
La nuit grave s’étend sur les îles boisées;
Les plus belles au loin, déjà semblent rasées
Et les rives n’ont plus que de fuyants contours.

A mes pieds, le vent d’est chassant l’onde à rebours,
Courbe les joncs comme autant d’âmes angoissées.
– Veux-tu que nous allions reposer nos pensées
Dans l’ombre qui sera bientôt comme un velours?

Nous causerons de nos projets, de choses vaines,
De l’avenir, jongleur qu’on dirait les mains pleines,
Mais non pas du passé, c’est terrain défendu.

Le passé surgira de la nuit et des houles,
Et parlera si fort, qu’au retour vers les foules,
Nous resterons muets de l’avoir entendu.

Alphonse Beauregard, Les forces

*choix de la lectrice de Paul Rebeyrolle

Hôtel de Lausanne

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:36

Véritable roman d’atmosphère, Hôtel de Lausanne semble tout droit sorti d’un film du début des années 50 ou d’une photo de Willy Maywald. La belle Christine Stretter, autour de laquelle tout gravite, personnages comme lieux, a quelque chose de la Nicole de La peau douce et on imagine volontiers celle-ci en tailleur signé Jacques Fath, elle qui n’est pas de l’époque dans laquelle elle vit.

Justement, parce qu’il s’agit d’un roman en demi-teintes où la vie glisse sur l’ombre projetée par les personnages, parce qu’il ne passe rien que de brèves rencontres entre Christine et le narrateur, Hôtel de Lausanne peut agacer ceux qui privilégient l’action au rythme, surtout que celui-ci est lent et qu’il ponctue une petite musique sans crescendo ou accords plaqués.

Résultat : un roman qu’on n’aime ou qu’on n’aime pas. Un roman qui a quelque chose de ceux de Modiano sans qu’on sache exactement quoi ni qu’on ait envie de le chercher. Un roman que certains cinéastes de la Nouvelle Vague auraient sûrement aimé mettre en scène en caricaturant encore davantage le mari de la belle, un être fat qui s’écoute parler en s’imaginant déjà en haut de l’affiche, et ils auraient suivi Christine au moyen de travellings ingénieux, entre autres dans les allées du cimetières de Passy où le narrateur a croisé Christine qui fréquente le lieu.

Et tant pis pour ceux qui n’aiment pas les romans impressionnistes, le cinéma de Rohmer et les photographies de l’autre Willy, Ronis celui-là, ils passeront à côté de ce roman en noir en blanc absolument séduisant.

Titre pour le Défi Premier Roman

Encore une heure et des poussières…

Et je m’apprêterai à prendre la route pour me glisser dans la sublimissime photo d’Armando. Bonheur.

La lettre de Magritte

Filed under: Couleurs et textures,Vraiment pas sérieux — Lali @ 11:43

Mais que vient de lire le personnage de l’illustrateur norvégien Eldbjørg Ribe? Serait-ce cette lettre de Magritte datant de 1936?

Ce que mots vous inspirent 594

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Les banalités des écrivains rares nous fournissent de bonnes citations. (Jean Rostand)

*toile signée Hans Thoma