On est toujours le patron de quelqu’un, le premier roman de Brune d’Oublevée, serait aussi le premier Bruno Wajskop, directeur de la collection La Muette des éditions Le Bord de l’Eau, lequel a choisi un nom d’emprunt pour l’occasion, qui est celle de relater les dessous d’un certain monde de l’édition qu’il a connu de près et que Sophie Blanche, la narratrice, apprend à connaître à ses dépens.
Le résultat est un livre qui se veut décapant et dénonciateur, ce qu’il est, l’auteur(e) ayant le sens des images, des situations et des mots. Mais qui laisse un drôle de goût dans la bouche. Le livre s’attaquant au conglomérat d’ASBL, à l’édition coup de vent et coup de bluff question de vendre à n’importe quel prix, au détriment de la petite maison d’édition artisanale et respectueuse des auteurs, on se serait attendu à un produit plus soigné. Et non pas à des coquilles à profusion comme celles-ci :
Il s’avait que je n’aimais rien… (p.80)
… des instants futiles qui avaient rythmés ma vie… (p.82)
Et à un laxisme flagrant en ce qui concerne les traits d’union.
Enfin. En dehors de ces considérations de réviseure devant un travail bâclé, On est toujours le patron de quelqu’un se lit en une heure et fait parfois grincer des dents. On peut beaucoup aimer. Ou pas du tout. Moi, je suis plutôt mitigée. Comme on l’est devant tout produit qui dénonce le cliché en étant lui-même un cliché.
Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».
Titre pour le Défi Premier Roman