Lali

5 novembre 2011

Les vers de Geneviève 5

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

T’écrire un poème

Je voulais t’écrire un poème
assise à une table de café
dans une ville étrangère
te dire qu’ici
l’air est humide et chaud
et que les hommes
qu’ils soient grands ou petits
ont une allure fière
et que les femmes
sont comme des fleurs
dépliées et bavardes

Je voulais te dire
je pleure souvent ici
mais ce n’est pas ma vieille tristesse
qui me remonte à la gorge
c’est autre chose
de plus pesant
et de plus léger à la fois
comme un fruit qui craque
et se répand au soleil

Geneviève Letarte, Tout bas très fort

*choix de la lectrice de Connie Chadwell

Bancs publics

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:26

Des bancs publics, comme autant de lieux de rencontre, de débuts d’histoires qui se tissent et se détissent, au hasard des récits et des contes signés Nicole Houde réunis sous le titre Bancs publics. Ces bancs de la rue Masson, dans le quartier Rosemont, où vit l’écrivaine qui avait, entre autres, signé en 1995 l’émouvant roman Les oiseaux de Saint-John Perse, pour lequel on lui a remis le Prix du Gouverneur général. Ces bancs où elle s’assoie, seule ou avec son petit-fils pour lequel elle invente des histoires, ces bancs où d’autres laissent couler leurs jours, certains sans espoir de lendemains.

Aux personnages peut-être inventés, près d’un réel qu’on peut facilement imaginer tant l’auteure sait installer un décor, se greffent des fées, et même Marx et Darwin dans des contre-emplois irrésistibles servant des contes pleins d’esprit que Paul-Émile, qui n’a que trois ans, ne sera à même de saisir dans leur entièreté que bien plus tard, mais qui font sourire ceux qui vont de récit en conte, en compagnie de celle qui n’a de cesse de regarder ses contemporains afin de nous les raconter. En citant les auteurs qu’elle aime, notamment le poète José Acquelin.

Le tout n’est pas un recueil uniforme et n’entend pas l’être. Il est à l’image des bancs publics où les uns rêvent tandis que d’autres attendent quelqu’un, quelque chose, ou même plus rien. Lieux transitoires pour les uns, presque domiciles pour d’autres. Ils sont là, au cœur même de cette suite de regards proposés par celle qui n’avait qu’une ambition en écrivant ce livre : J’offrirai des prénoms à ceux qui dériveront jusqu’à moi. (p.16)

Et c’est ce qu’elle a fait. Bien, plus que bien, très bien, avec beaucoup de sensibilité. La sensibilité, la tendresse pour ceux qu’elle raconte, ce sont là des traits marquants de l’écriture de Nicole Houde, une écrivaine trop peu lue, hélas, parce que méconnue, celle-ci n’aimant pas les entrevues, surtout pas celles à la télé, comme elle me le rappelait il y a peu. Avec un grand sourire. C’est vrai qu’il y a longtemps, vingt ans environ, elle avait un jour aimé faire de la télé. C’était avec moi, du temps d’une autre vie. Elle m’avait même embrassée en quittant le studio. Émue. Elle qui sait chaque fois m’émouvoir. Avec ses Bancs publics, comme avec tous ses livres.

Invitation

Filed under: Avec elles, avec eux... amitiés et projets — Lali @ 13:45

C’est aujourd’hui le vernissage de Stigmate III, la toute nouvelle exposition de l’artiste montréalaise Renée Chevalier. J’y serai, bien entendu. Pour une raison toute personnelle. J’ai en effet écrit un texte à partir des photos de Renée Chevalier, lequel est affiché sur les murs de la Galerie Luz, jusqu’au 26 novembre prochain. Et aussi pour une raison bien sentimentale. Le premier tableau que j’ai acheté dans ma vie, à la fin des années 80, et je n’en ai pas acheté beaucoup depuis, est signé Renée Chevalier.

Invitation vous est faite de venir découvrir cette artiste multidisciplinaire, à la fois peintre, sculpteure et photographe. Au cœur du centre-ville de Montréal. Pour les trois prochaines semaines. Vous avez noté l’adresse?

Roses de novembre

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 10:01

Y en aura-t-il en décembre? Qui sait…

Où en êtes-vous?

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Le personnage peint par Charles Cottet a enfin trouvé son filon. Depuis dimanche qu’il examine la toile de dimanche dernier offerte aux mots de ceux et celles qui voudront bien se plier à l’exercice.

Et vous, où en êtes-vous?

Quand la nuit n’existe plus

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 6:59

Livre qu’on abandonne pour regarder le ciel qui a mis tant de temps à s’envelopper de rouge et d’orange. Les nuits sont si longues l’automne.

Livre laissé là. Pas loin. Le temps d’accrocher quelques nuages roses aux rêves ourdis d’ocre et d’or.

Livre caressé du bout des doigts tandis que le jour enlace l’horizon dans un amour infini.

Livre ouvert à nouveau quand la nuit n’existe plus.

*toile de Tina Spratt