
Combien de lettres restées là, sur la table, sans réponse, depuis des mois? Des lettres auxquelles on n’a pas été en mesure de répondre quand on les a reçues et auxquelles on n’a pas plus de réponse à donner aujourd’hui? Lettres venues de gens d’une autre époque, d’une autre histoire, voire même d’une autre vie? Des gens qui nous ont retrouvés, des gens qui voudraient renouer, des gens qui font un signe?
Ne pas répondre est-il une forme de réponse? Se dire qu’on finira par nous oublier en est-elle une autre? Que faire de celle venue de celui qui a été un ami il y a longtemps, si longtemps qu’on a peine à se rappeler la dernière fois qu’on l’a vu? Que faire de cette autre écrite avec gentillesse, mais par une personne qui n’a jamais rien compris à notre façon de vivre?
Oui, que faire de toutes ces lettres, dites-moi? Des confettis? Ou faut-il prendre le temps d’écrire quelques lignes sans y mettre de soi par pur acquis de conscience alors qu’il me manque déjà de temps pour répondre aux gens à qui je tiens?
*sur une toile de Deborah DeWit Marchant