Angle 2
C’est la lectrice peinte par Richard Garrison qui avait ce soir rendez-vous avec Personne n’a trouvé d’angle à la beauté de Robbert Fortin. Un recueil qui lui a permis de voyager ici et là et duquel elle a voulu retenir ces vers :
Nul autre étranger que soi-même
Se frotter à nul autre étranger que soi-même
qui n’a jamais été autre que nous l’étranger
il faut s’attendre à ce que riche d’imperfections
une levée d’émotions brusque l’insoupçonné
de l’être revu deux fois
devant la lancée simultanée du feu
qui répond à ses cendres
nous sommes coude à coude
sur les hauteurs d’une chaleur sauvage
ça peut s’aggraver
nous devenons le même sabre
tous deux sur les nerfs
quitte à nous confondre
dans la texture d’une maison de paille
sans que je batte en retraite
la ruse et l’invention dérangent
qui a besoin d’espace pour exister
dedans l’autour
se charge de la pression
on reste là intraduisible complémentaire
incommodé saisi d’un vide
qui n’ouvre pas la bouche
quand je est prêt à se réconcilier avec l’autre
la violence de la beauté
est plus enrichissante
qu’un squelette qui s’endort
(Montréal)