Les vers de Louise Labé 7
La lectrice du peintre John Constable est entrée sur la pointe des pieds. Elle allait entrer dans le monde de la poésie française du XVIe siècle et pour ce, allait parcourir les Œuvres poétiques de Louise Labé. Un recueil auquel on revient toujours et duquel elle a extrait ces vers :
CHANSON III
Ô vraie amour, dont je suis prise,
Comment m’as-tu si bien apprise,
Que de mon Jour tant me contente,
Que je n,en espère autre attente,
Que celle de ce doux amer,
Pour me guérir du mal d’aimer?
Du bien j’ai eu la jouissance,
Dont il m’a donné connaissance
Pour m’assurer de l’amitié,
De laquelle il tient la moitié :
Doncques est-il plus doux qu’amer,
Pour me guérir du mal d’aimer.
Hélas, ami, en ton absence
Je ne puis avoir assurance
Que celle dont – pour son plaisir –
Amour caut* me vient dessaisir
Pour me surprendre, et désarmer :
Guéris-moi donc du mal d’aimer!