
Examinez la toile de Hopper qui sert de couverture à L’arrière-saison de Philippe Besson. Retenez les détails, la robe rouge, les regards, la lumière. Puis, entrez dans le roman. Tout ce que vous avez vu, retenu, est là. Et plus encore.
Ça pourrait être du théâtre — Louise, le personnage féminin du roman est dramaturge. Mais ce n’en est pas, malgré ce lieu unique, où pendant quelques heures l’univers des trois personnages va en quelque sorte prendre une autre tangente, malgré le passage bref d’un pêcheur du coin — on est à Cape Cod, au large de Boston.
C’est un dimanche soir comme les autres. Celui de la fin d’un été, où le vent annonce déjà l’automne. C’est un dimanche soir presque comme les autres. Louise est là, comme tous les soirs et Ben lui sert son martini quotidien. Oui, presque comme tous les autres.
Mais. Mais Stephen, l’homme avec qui elle a vécu pendant cinq ans et qui l’a quittée pour une autre cinq ans auparavant a choisi ce dimanche d’arrière-saison pour franchir la porte de chez Phillies. Parce que, sûrement, il espérait que rien n’avait changé, que Louise s’y trouverait.
Voici la trame de ce roman tout en finesse, où chacun va, hésitant, à la rencontre de l’autre. Le roman d’un auteur que j’ai découvert grâce à Petit Poucet rêveur — que je remercie au passage — et duquel je vous parlerai encore puisqu’un autre de ses romans m’attend.
Vous aurez compris que j’ai beaucoup aimé l’écriture de Philippe Besson, n’est-ce pas?