Lali

7 avril 2010

Quelques poèmes de René Daumal 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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J’aime ces rencontres hautement improbables que je provoque soir après soir entre une lectrice et un recueil de poèmes. Ainsi celle entre la lectrice peinte par Erastus Salisbury Field et le recueil de René Daumal intitulé Le Contre-Ciel, dont elle a tiré ces vers :

À perdre sens

Outre pleine de cris
– cris rouges du sang sombre,
et cris blancs des mains maigres,
et clameur bleue sous les plafonds calmes des fronts –
peau pleine de rumeurs
aux échos des villes souterraines,
quand crèveras-tu en sanglots,
dissolution de ton chaos?

Fleuves charriant de grandes membranes mortes,
pellicules blanches de la souffrance,
coulée des larmes et des sueurs,
dans quelle bouche allez-vous vous perdre,
pour renaître fleurs de feu?

Les flots nuageux et salés
des paupières battantes et des portes
qui s’ouvrent seules sur les champs d’ombre,
vont et se retournent,
ventres sonores de mes plaintes,
toujours les mêmes et changeantes,
voix vides aux larges remous.

Vides, pâles, je ne les comprends plus,
ces grandes voix blanches.

l’heure

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l’heure du visage contre visage
des lèvres sur les lèvres
du corps à corps
approchait
et doucement je glissais
dans le désir de nous

(avril 2010)

*toile de Belarmino Miranda

Faustino Manso, l’homme qui aimait les femmes

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:39

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Quel fabuleux roman que Les femmes de mon père de l’Angolais José Eduardo Agualusa dont j’avais beaucoup aimé Le marchand de passés. Roman qui va dans toutes les directions, celles que prennent les différents narrateurs et narratrices qui se succèdent et donnent la parole à leurs propres souvenirs entourant le contrebassiste Faustino Manso qui vient de mourir en laissant derrière lui sept veuves et dix-huit enfants.

Ces narrateurs, ces narratrices, ce sont ceux qui accompagnent Laurentina, la plus jeune fille de Faustino Manso dans son périple qui la mènera en Angola, en Namibie, au Mozambique, en Afrique du Sud, là où le musicien s’est arrêté et a laissé des traces. Ce sont aussi celles qui l’ont aimé, leurs enfants, tous ceux qui ont une anecdote à raconter qui permettra d’éclairer Laurentina dans son projet de faire un documentaire sur celui dont elle ignorait jusqu’à il y a peu l’existence ayant toujours cru que son père était bien son père.

Il s’agit donc d’un roman, d’un projet de film, de l’histoire de ces colonies portugaises qu’ont été l’Angola et le Mozambique, du rôle et de la sagesse des femmes africaines. Il s’agit aussi de musique, de celle qui bat au cœur de tous les Africains, de ce jazz qui est venu jusqu’à eux et qu’ils se sont approprié.

Il s’agit aussi et avant tout d’amour, car toutes les femmes que Faustino Manso a aimées et abandonnées vous le diront : c’était un homme qui aimait les femmes.

Un roman qui se déploie dans tous les sens et qui trouve dans sa chute sa raison d’être.

La lectrice de la station de métro Peel

Filed under: Mon Montréal,Scènes livresques,Signé Lali — Lali @ 15:11

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Elle n’a rien vu. Mais moi je l’ai vue!

La suggestion du 7 avril 2010

Filed under: Couleurs et textures,La suggestion du jour — Lali @ 12:00

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La lectrice peinte par Carol Cottone-Kolthoff serait-elle une rêveuse? Cette photo et quelques autres qu’elle pourra découvrir au même endroit devraient lui permettre de continuer à rêver…

Mais que lit-il ainsi?

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 10:09

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Mais que peut bien lire le lecteur peint par l’artiste portugais José Malhoa? Serait-ce ce billet qui examine de près une toile de ce même José Malhoa?

Ce que mots vous inspirent 151

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

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L’amour et l’intimité sont les sources de tout ce qui nous rend malades ou bien portants. [Dean Ornish]

*toile de Frances Bell

Au coin des rues Peel et Sherbrooke

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 7:00

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Si vous passez par là, prenez le temps de vous arrêter. La tendresse, signée Paul Lancz, à qui on doit 25 sculptures faisant partie de la collection d’art public de la ville de Montréal, notamment des bustes de René Lévesque et de John F. Kennedy, vous y attend. Un rendez-vous à ne pas manquer.