La tentation du bleu 4
La lectrice de l’artiste suédoise Eliza Olivecrona n’a pas pris le temps d’enlever bonnet et manteau. Dès son arrivée, elle s’est plongée dans La tentation du bleu de Carole Darricarrère. Puis, elle est repartie sans un mot en laissant le livre ouvert sur ces vers :
Je suis la mer instable,
et ses poissons.
Je suis le mouvement,
inlassable et libre.
J’existe dans ce mouvement.
Dans ce mouvement je vais, je cherche,
la répétition des terres.
Je suis le pain de terre.
Je porte les grands arbres, leurs racines.
J’avance mes sables et ce lit et mes eaux.
Je cherche le mouvement.
Celui qui vient, inlassable
devant les hautes mers.
Je suis le fleuve.
Je suis rivière.
Je coule dans le sens du large.
Et la terre en mes eaux et la mer
unissent leurs saisons.