Quelques vers de Goethe 13
Ce soir s’arrêtera le voyage au pays de Goethe, non sans un dernier poème choisi par la lectrice de Deborah Dewit Marchant que voici :
Christine
J’ai souvent l’esprit morne et sombre
Et un sang trop peu chaud!
Quand je suis près de ma Christine,
Tout de nouveau est bien.
Je la vois au loin, la vois près,
Et ne sais en ce monde
Ni comment, ou et quand, et ni
Pourquoi elle me plait.
Ses yeux noirs au regards fripon,
Ses noirs sourcils dessus,
Si je les regarde une fois
Mon cœur s’épanouit.
Quelle autre a ces lèvres charmantes,
Ces charmantes joues rondes?
Ah! elle a des rondeurs encore
Dont nul œil ne se lasse!
Et quand je la peux enlacer
ans une valse ailée,
Nous tournoyons, pressons l’allure;
Alors, je me sens vivre!
Et un vertige, une chaleur
La gagnant, je la berce
Alors sur mon cœur, dans mes bras;
Je tiens comme un royaume!
Quand ses yeux pleins d’amour me cherchent,
Qu’elle oublie tout au monde,
Que je la serre sur mon cœur,
L’embrasse à pleines lèvres,
Un frisson me parcourt l’échine
Jusqu’au bout de l’orteil!
J me sens si faible, si fort,
Je suis si bien, si mal!
J’en voudrais plus et plus encore,
Le jour n’a pas trop d’heures;
Être aussi la nuit auprès d’elle,
Voilà qui m’irait fort.
Je crois qu’un jour je l’étreindrai,
Pour calmer mon désir;
Et si mon tourment ne prend fin,
Je mourrai sur son cœur.