En vers et en prose 10
J’ai un peu sorti la lectrice peinte par un artiste américain entre 1840 et 1950 des lectures austères auxquelles elle s’adonne habituellement. Le recueil Mondes fragiles choses frêles d’Hélène Dorion est bien loin de son univers. Pas tant que ça Lali, m’a-t-elle dit en m’indiquant un texte qui l’avait particulièrement touchée.
Lettre, encore. Impasses et retours, éclats de nos vies qui se touchent. Un point sur la terre se joint à un autre, s’y enfouit, cherche et trouve une origine. Une lettre encore, témoin de nos recommencements.
Est-ce pour regarder, entendre, marcher ainsi près de vous, que je descelle chaque phrase avec la mémoire de votre amour? Est-ce pour l’inconnu vers lequel je serai, comme chaque fois, reconduite? Est-ce pour ces mots, – trouble, infini, splendeur? – ou pour la distance que suspend mon nom affluant de vos veines?