Lali

C’est la lectrice d’Odilon Redon qui repartira avec Fermé pour cause de poésie de Gérard Le Gouic. Je n’ai pas pu résister à l’envie de lui offrir. Elle semblait tant l’aimer et il y a encore tant de livres qui attendent les lectrices du soir. Voici ce qu’elle a laissé à notre intention :

Penser à autre chose
c’est encore penser à toi,
à tes épaules nues
dans la demi-lumière
des rideaux de la mer,

penser à la mer
c’est garder ton regard dans ses mains
et se voir en lui sans se reconnaître
comme on ne reconnaît pas sous l’eau
le halo des villes englouties.

Elle a dû sortir tout ce qu’elle aime de vêtements, de bas et de dessous. Il y en a partout, de toutes les teintes, de toutes les textures.

Et puis, la lectrice d’Edward Cucuel a abandonné à son sort tout ce qui jonche le lit et le fauteuil pour reprendre son livre. Peu importe ce qu’elle portera. Elle ne pourra qu’être belle. Elle a rendez-vous avec l’amour.

Peu comprennent ce besoin qui n’est pas de l’évasion. Peu saisissent le véritable sens de ce besoin qui n’a rien d’un passe-temps. Peu savent ce qui le pousse ainsi à noircir des pages et des pages durant des heures alors que sa conscience du temps s’effrite. Et peut-être même pas lui. Il sait seulement qu’une grande partie de son bonheur vient de ces heures où il est seul avec lui-même et avec les mots qui lui racontent des histoires. Et qu’il ne pourra jamais plus vivre autrement qu’ainsi.

*sur une toile de Jan Laidlaw

Je n’ai jamais vu la mer en automne. Est-elle différente de celle d’hiver ou d’été? Les vagues qui se fracassent sur les rochers sont-elles plus troublées ou plus troublantes?

Un jour, je le saurai; un jour j’entrerai dans la photo d’un septembre en Bretagne prise par Denise.

Comme j’ai bien fait de faire provision de photos hier, car le ciel bleu n’a pas été au rendez-vous ailleurs que dans ma tête une bonne partie de la journée…

Armando a finalement aussi trouvé un morceau de ciel bleu à force de chercher… Et quel ciel bleu! Ah, il photographiait les feuilles, vous dites?

Et encore un peu de ciel bleu et de jolies couleurs pour que continue en beauté cette journée. Décidément, l’Auvergne de Lilas est resplendissante!

C’est à Saint-Suliac que Chantal nous emmène ce midi. Tous ces bleus ne donnent-ils pas envie de partir pour la Bretagne illico?

Avec un mot comme bleu, Armando ne pouvait pas se tromper. J’ai joué sûr aujourd’hui. Mais je ne m’attendais pas à une fleur bleue. Et quelle fleur bleue!!

Il est maintenant l’heure de partir. Peut-être que des ciels troués de nuages et de feuilles aux couleurs vives m’attendent au détour du chemin?