
Il y a des mots dont la simple évocation donne à rêver. Des mots tout simples, voire même banals, ceux-là même qui s’inscrivent au fil du récit, des pages qu’on dévore en toute insouciance et qui, quand ils s’immiscent, nous laissent songeurs. Comme si le simple mot avait le pouvoir de déclencher à lui seul la machine à rêver.
La lectrice de Karl Raupp sait bien tout cela. Elle qui se laisse distraire par des mots comme Venise ou Vienne. Elle qui se laisse emporter par ces mots qu’elle prononce tendrement, comme si elle les caressait. Elle qui, ce matin, au jardin, se transporte place Saint-Marc pour mieux rêver.