Lali

27 septembre 2007

Celle des rendez-vous

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:47

miley

Il n’y a pas de hasards, il n’y a que des rendez-vous.[ Paul Éluard ]

Et peut-être y croit-elle vraiment, à l’heure où elle tient la lettre qui annonce un nouveau rendez-vous. Un rendez-vous dont elle ne voudrait rien attendre. Mais qu’elle espère, et rien d’autre, n’être que bonheur. Parce que ça ne peut être le hasard, tout ça. Rien n’arrive jamais par hasard. C’est du moins ce qu’elle se dit. Qu’elle ne cesse de se dire.

Depuis ce premier rendez-vous. Auxquels d’autres se sont additionnés qui n’ont plus rien du hasard, mais tout du bonheur.

Celle des rendez-vous, peinte par Elise Miley, regarde là-bas. Loin. Bien plus loin que son regard peut la porter. Elle est déjà à l’heure du rendez-vous, à l’heure des yeux qui se caressent tendrement.

Les bons mots

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:12

weiner

Peut-être qu’à force de lire les mots des autres, elle trouvera les bons mots, elle qui a l’art de ne pas dire ce qu’elle devrait dire, de trop dire au lieu de se taire, de se faire muette quand on attend un mot d’elle. Oui, peut-être finira-t-elle, à force de lire, de trouver les bons mots, les mots justes, les mots qui ne font sourciller personne, ceux qu’on dit au moment opportun avec justesse.

Du moins, la lectrice d’Isadore Weiner s’applique du mieux qu’elle peut à les apprendre, à les retenir.

Oui, un jour, elle finira par dire les bons mots. Un jour.

La lectrice aux foulards

Filed under: Mon Montréal,Scènes livresques,Signé Lali — Lali @ 7:35

lectrice_mtl

Sera-t-elle encore à l’arrêt ce matin, comme les autres matins de cette semaine, foulards noués autour du cou et de la taille, le nez dans son bouquin, sans un regard pour les arbres dont les feuilles commencent à se colorer?

La lettre sur le coin du bureau

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 0:31

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Elle n’a dormi qu’une heure. Elle ne croyait pas qu’il lui faudrait si peu de temps pour récupérer, pour être à nouveau alerte, pour avoir les idées claires et pour que monte en elle cette irrépressible envie de lui écrire quelques mots. Des mots qu’on n’écrit que la nuit quand l’autre dort, du sommeil réparateur d’après l’amour.

S’est-il rendu compte qu’elle s’est échappée de ses bras pour aller lui écrire? Ou est-il à rêver d’elle si fort qu’il sent sa tête posée dans le creux de son bras aussi intensément que si elle y était?

L’amoureuse peinte par Mia Funk ne s’est absentée que le temps de quelques lignes jetées sur le papier. Quelques phrases brûlantes et passionnées. Pour qu’il les trouve quand elle dormira encore.

Et elle sourit en posant l’enveloppe sur le coin de la table.

Il est temps d’aller retrouver la chaleur de ses bras. Et de dormir à nouveau.

26 septembre 2007

Après-midi au jardin

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 19:54

jardinbotanique1

Trace d’un jour du mois d’août. Quelque part, un canard a fait sursauter une dame qui rêvait sur un banc et qui a eu si peur qu’elle s’est éloignée. Ailleurs, un photographe professionnel installait son attirail près du bassin des nénuphar pour capter la douceur de leur peau humide. Là-bas, un couple androgyne était allongé sur le sol. Plus loin, un homme lisait sur un banc. Il me semble avoir entendu des enfants rire. Le jardin botanique est si vaste. Je tentais, moi, de retenir une image fugitive.

Le grand livre de la vie

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 19:23

gautier 2

Le livre est trop grand. Pas de mots, que des images, des photos. Des souvenirs qui prennent peut-être trop de place dans sa tête et dans son cœur, mais qui sont là, au fond de sa mémoire, parfois sourires, parfois tourments. Des photos qui parlent d’hier et d’il y a longtemps. Et tous ces souvenirs qui affluent dont elle voudrait parfois se défaire, enfermer dans une bouteille et jeter.

Et elle tourne les pages. Depuis des heures.

La lectrice de Richard Gautier aimerait parfois connaître d’avance les images qui s’ajouteront à son grand livre. Pour s’assurer qu’elles seront heureuses. Mais les dernières pages restent blanches.

Côte à côte

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 18:48

kitaj

Ils lisent côte à côte depuis longtemps. Muets, complices. Ils boivent dans le même bol. Peut-être même se tiennent-ils la main sous la table. Parce que ça fait partie de ce bonheur qui est le leur.

Ils s’aiment sûrement. Il faut beaucoup d’amour pour lire ensemble et boire à la même tasse.

Il me semble avoir croisés les lecteurs de Ronald B. Kitaj. Mais je n’en suis pas certaine. Peut-être était-ce juste un de ces morceaux de rêves qui viennent parfois se rappeler à moi d’une vie que je ne connais pas. Peut-être est-ce le souvenir d’autres que j’ai regardés ainsi. Je ne sais plus. Je sais juste la douceur et la tendresse de la toile alors que la nuit va bientôt s’emparer de la pièce où ils lisent.

Et ça me suffirait

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 7:31

sacha

Certains matins, je resterais là, au lit, avec une pile de bouquins. Je laisserais le temps couler sur moi et je me promènerais au pays des mots. Je me laisserais porter par eux. La vie n’aurait sens qu’en eux.

Certains matins, je ferais comme la lectrice de Sacha. Et ça me suffirait.

25 septembre 2007

Dans son pays de fleurs

Filed under: Signé Lilas,Vos traces — Lali @ 7:52

geraldine_1

Mon amie Géraldine, alias Lilas rêve dans son pays de fleurs. Parfois, une photographie me dit qu’elle est toujours là, pas loin. Heureuse parce qu’il y a les fleurs. Heureuse parce que certains pensent à elle. Heureuse parce que ce jour-là elle a pu marcher pour aller regarder les fleurs de plus près. Je lui dirai ici que je pense à elle, très fort. Et que je ne suis pas loin.

C’est peut-être…

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:33

barbieri

A quoi sert la lumière du soleil, si on a les yeux fermés? [Proverbe arabe]

C’est peut-être le soleil sur son visage ces matins où elle le laisse couler sur elle. C’est peut-être cette osmose entre lui et elle. Entre le soleil et la lectrice de Contardo Barbieri. Entre lui et la lectrice. On sait seulement qu’il ne peut plus fermer les yeux. Qu’elle est devenue le soleil et qu’il se chauffe à ses rayons.

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