Lali

22 septembre 2007

Au pays d’Aragon

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:34

bmoreau

Et le livre est resté ouvert. Peut-être à la page qui dit ceci :

Nous étions faits pour être libres
Nous étions faits pour être heureux
Comme la vitre pour le givre
Et les vêpres pour les aveux
Comme la grive pour être ivre
Le printemps pour les amoureux
Nous étions faits pour être libres
Nous étions faits pour être heureux

Car toutes les femmes, même la lectrice de Benoit Moreau, rêvent en secret d’être l’Elsa d’un Aragon.

Un Je qui n’est pas toujours un Je

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 11:39

jwp

Je m’étonne toujours de certaines questions à peine déguisées. Des questions qui se glissent en douce dans une conversation ou dans un courriel. Ou des affirmations. Des allusions. Parce qu’on aura transformé un des Elle des toiles que je m’amuse à raconter en un Je qu’on croit que je n’ose pas dire.

Toujours ce besoin de savoir. Cette curiosité des uns qui prend le pas sur le plaisir des mots. Alors que le Je est peut-être un Il. Alors que je suis peut-être absente des Je. Alors que ce que les mots trouvent parfois la voix – la voie – du Je parce que ça semble la seule manière de les dire. Sans qu’ils ne parlent de moi.

Tous n’ont pas ce regard inquisiteur sur moi, cette avidité de chercher des doubles sens où il n’y en a pas. Tous ne veulent pas savoir, choisissant de se laisser bercer par une ambiance, par une toile, par une photo, par des mots. Ceux-là me ressemblent. Car je ne suis pas une poseuse de questions. Je ne suis qu’une faiseuse de mots. Une rêveuse qui ne passe pas sa vie devant son écran malgré la perception qu’ont certains de ma vie.

Je suis quelque part, le nez dans un livre. Je suis ailleurs, dans des mots que j’écris. Je suis dans la toile de Joyce Werwie Perry.

Sur le balcon

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 10:53

baumann

Elle a sorti une pile de magazines sur le balcon. Tous ceux qu’elle a empilés depuis des semaines, en se disant qu’un samedi elle prendrait le temps. Un samedi où il ne pleuvrait pas. Un samedi où elle ne regarderait pas l’heure. Un samedi où rien ne viendrait la déranger dans sa lecture. Et il fait beau comme il fait beau quand l’été n’est pas encore tout à fait parti et que l’automne commence à s’installer. Et la lectrice d’Ernst Baumann est heureuse. Même s’il vente trop. Il y a cet été qui n’en finit pas et un texte qui parle de poésie avec tant de passion dans une des revues littéraires qu’elle ne peut qu’être heureuse.