
Je m’étonne toujours de certaines questions à peine déguisées. Des questions qui se glissent en douce dans une conversation ou dans un courriel. Ou des affirmations. Des allusions. Parce qu’on aura transformé un des Elle des toiles que je m’amuse à raconter en un Je qu’on croit que je n’ose pas dire.
Toujours ce besoin de savoir. Cette curiosité des uns qui prend le pas sur le plaisir des mots. Alors que le Je est peut-être un Il. Alors que je suis peut-être absente des Je. Alors que ce que les mots trouvent parfois la voix – la voie – du Je parce que ça semble la seule manière de les dire. Sans qu’ils ne parlent de moi.
Tous n’ont pas ce regard inquisiteur sur moi, cette avidité de chercher des doubles sens où il n’y en a pas. Tous ne veulent pas savoir, choisissant de se laisser bercer par une ambiance, par une toile, par une photo, par des mots. Ceux-là me ressemblent. Car je ne suis pas une poseuse de questions. Je ne suis qu’une faiseuse de mots. Une rêveuse qui ne passe pas sa vie devant son écran malgré la perception qu’ont certains de ma vie.
Je suis quelque part, le nez dans un livre. Je suis ailleurs, dans des mots que j’écris. Je suis dans la toile de Joyce Werwie Perry.