Chaque matin
Chaque matin, il entre dans le jardin de la lectrice de Kip Decker. Il la regarde. Ému. Ému qu’elle l’ait laissé prendre tant de place. Si bien qu’il a envie de lui déclamer les vers de Ruy Cinatti :
Prendre entre mes mains le souffle très doux
Qui affleure à ta bouche
L’apporter à mes lèvres pour un baiser
Pareil à celui que, timidement,
Donne qui se penche pour écouter
Le flux de la rosée
Sur les fleurs de l’aurore.
(tiré de l’Anthologie de la poésie portugaise contemporaine)