La sieste a été douce malgré le tonnerre au loin et Masha n’a pas trop envie de sortir du lit. Il faut avouer qu’elle n’a pas de raison valable d’en sortir. Son livre est si bon. Et elle connaît Eugenio. Il lui apportera le café où elle est, lui qui est en train d’examiner l’horaire du film qu’ils iront voir ce soir.
Dans l’appartement d’en face, Paule a ouvert un magazine et fait semblant de ne pas voir l’aiguille des secondes tourner. Elle attend Bertrand. Or celui-ci a croisé Hubert en sortant de la librairie et ils se sont arrêtés au café. De fil en aiguille, dans leur enthousiasme, l’un a prêté à l’autre le livre qu’il vient d’acheter. Ils ne devaient lire que quelques lignes chacun et en discuter. Mais trois chapitres et deux cafés plus tard, Bertrand est toujours là et a oublié que Paule l’attend pour aller souper chez Maryse.
Paule n’est pas plus à l’heure que d’habitude, malgré sa promesse d’être là à 19 heures exactement. Maryse s’en doutait, mais elle y a cru. Un peu, juste un peu. Puis, elle s’est servi un verre de vin, a sorti un livre. Tout est prêt depuis longtemps ou se fera quand ses invités seront là.
Stella et Lise sont assises près de la sortie. Mais avant d’atteindre leur table, Bertrand va croiser Andrjev qu’il n’a pas vu des lunes, ce qui va bien sûr aggraver son retard, tandis qu’Hubert va s’arrêter à la table de Hugo avant que tous deux ne repèrent Gianni dans le coin bibliothèque du café. Décidément, tout y fait pour que Bertrand ne soit pas à l’heure.
Mais rien de tout cela ne préoccupe Lydia, la sœur de Masha qui habite en face de chez Paule qui attend Bertrand qui s’est attardé plus que de raison au café pour croiser les lecteurs de Kim Roberti. Son aimée est là à l’autre bout de la pièce. Elles lisent à l’unisson.