Assise à ma table devant mon écran, alors que tranquillement le ciel sort de sa noirceur, je n’ai rien de la grâce de l’écrivaine peinte par Henry Thomas Schäfer. Et pourtant, j’ai ce sentiment que si physiquement nous n’avons que peu d’affinités, elle dans cet univers romantique et feutré qui me fait envie et moi, dans ce modernisme où en plus des stylos il y a notamment un clavier, nous sommes tout de même un peu semblables.
Elle aime la nuit, tout comme moi. Elle semble aimer écrire et entretenir de nombreuses correspondances, tout comme moi. Son espace d’écriture est encombré, tout comme le mien. Oui, décidément il y a quelques similitudes.
Est-elle chaque matin pressée de se lever et de mettre à jour son courrier, avant que le facteur ne lui apporte autre chose ? Peut-être bien. Y a-t-il pour elle des réponses qui tardent à arriver, comme c’est le cas pour moi, alors que la toile d’El Greco se fait muette trois jours après son installation. Je ne remets pas en cause la catégorie En vos mots, n’ayez crainte. Je constate juste que la toile de la semaine est moins inspirante ou plus difficile à traduire en mots. Mais ça ne m’empêchera nullement de poursuivre l’expérience. Mais j’avoue. J’ai tout de même hâte qu’un texte arrive pour faire vivre un peu cette toile, même s’il y a encore quatre jours avant qu’elle ne soit remplacée par une autre.
Il n’y a pas d’urgence dans ce matin qui se lève. Il y a juste des histoires à écrire, des toiles et des photos à partager, un peu de vous, un peu de moi.