Lali

21 avril 2007

Fébrile

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 23:25

richir

C’est dans quelques heures que je validerai les 19 commentaires qu’a suscité la toile d’Isaac de Jouderville. Or, je me sens fébrile comme la lectrice d’Herman Richir à l’idée de partager tous ces textes si différents les uns des autres, ces impressions qui tiennent en une ligne ou deux, ces nouvelles ou autres textes de fiction.

Je suis heureuse que certains aient joué le jeu. Et en même temps, je suis dans la prochaine toile – que je m’applique à trouver depuis des heures – avec l’espoir qu’elle suscite autant de commentaires, sinon plus.

Un tel nombre de textes pour une idée un peu folle a de quoi réjouir les désabusés de la blogosphère. Il y a encore place pour de la créativité et du partage.

Du moins, l’éternelle optimiste et rassembleuse que je suis ne peut qu’en cette minute être heureuse de ce qui va se jouer dans quelques heures. Un jeu qui m’a fait me rappeler ces soirées d’improvisation poétique que j’animais il y a 20 ans où je glissais des titres des chansons ou des bouts de poèmes dans un chapeau. Quel bonheur après de partager ce que nous avions mis 5 à 10 minutes à écrire. Un jeu qui m’a fait me souvenir aussi des ateliers d’écriture que j’animais il y a presque dix ans et où le bonheur était – encore – le partage.

À dire vrai, je me demande si dans un tel état je vais être en mesure de dormir! Tant pis, il y a des toiles qui m’attendent et je les raconterai, jusqu’à ce que j’appuie sur accepter les 19 commentaires, moment que j’attends avec impatience, il va sans dire.

Juste à la regarder

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 9:23

guryeva

Il y a beaucoup de moi dans cette pose, dans cette jambe pliée sous l’autre, car je peux rester longtemps ainsi, à lire. Si longtemps que quand je tente de me relever, il faut que j’attende que la circulation se fasse à nouveau dans ma jambe gauche. Et malgré ce détail, je ne me peux échapper à la tentation de m’asseoir à la manière de la lectrice de Liudmila Guryeva. En fait, juste à la regarder et j’ai envie de mon fauteuil de lecture, dans ma chambre, auprès de la fenêre ouverte où gazouillaient plus tôt quelques oiseaux.

Le restaurateur

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:09

pinto

Voilà longtemps qu’il est là, dans son restaurant. Il faisait encore bien noir quand il est arrivé et il est entré « chez lui » presque sur la pointe des pieds. Il aime ce moment où le lieu est vide, comme il aime aussi celui où il entend les ustensiles et les assiettes s’entrechoquer, l’agitation dans la cuisine et les voix des habitués dans la salle.

S’il arrive toujours bien plus tôt qu’il ne lui est nécessaire, c’est parce que le lecteur de Louise Pinto aime bien prendre le temps quand tout mijote de s’attabler et lire les nouvelles du jour. Assis à la table la plus proche de la cuisine pour veiller, il tient le journal à la manière d’un menu et il lit, ce qui lui permettra de discuter avec ceux qui s’attardent et qui aiment bien commenter l’actualité. Ça fait partie de son plaisir : cuisiner pour ceux qui viennent chez lui et discuter de ce qu’il a lu avec eux.

Une vie à se regarder

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 3:28

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Il a passé sa vie à la regarder lire. Elle a passé la sienne à le regarder peindre, à le suivre de pièce en pièce, ou dehors, avec son livre. Même si ce n’était pas toujours elle qu’il peignait.

J’aime imaginer qu’Émile Delobre et sa lectrice ont passé leur vie à se regarder.

Déphasée

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 3:05

kreutz

Est-elle, comme souvent, déphasée, éveillée au cœur de la nuit, parce qu’à peine rentrée elle a décidé de s’allonger, épuisée? Se demande-t-elle si elle devrait retourner au lit ou si elle doit s’activer? Peut-être.

La lectrice de Gregg Kreutz a trouvé sur la table le journal de la veille et cela lui suffit pour le moment. Elle tourne les pages distraitement.

Elle aurait dû apporter à la cuisine le livre laissé sur la table de chevet. Mais elle n’a pas envie de monter le chercher. Elle ne pensait pas, en allant se servir un verre d’eau, que l’engourdissement du sommeil la quitterait. Elle ne pensait pas qu’elle serait éveillée comme elle l’est quand le jour se lève. Et tant pis, elle dormira quand elle en aura envie à nouveau. Le samedi est un jour sans obligation.