Une lectrice peut-être insomniaque
La lectrice d’Albino Lorenzo sera-t-elle à même de dormir cette nuit ou si cela lui sera impossible comme bien des nuits ? Cherchera-t-elle dans les livres de quoi la nourrir suffisamment pour qu’elle pose enfin la tête sur l’oreiller et qu’ainsi elle puisse dormir quelques heures ?
Je parle d’elle, mais je parle de moi alors que je vais difficilement trouver le sommeil cette nuit ou peut-être ne pas dormir du tout, comme ça m’arrive de plus en plus. Comme s’il devenait de plus en plus difficile de me mettre à off. Comme si quelques heures de sommeil étaient des heures où je ne vivais pas. Et pourtant, je sais bien que le sommeil peut être réparateur. Et je sais bien qu’à ne pas dormir, je vais finir par me brûler. Mais je n’ai jamais beaucoup dormi. Alors un peu moins ne devrait pas trop changer les choses.
La seule différence est qu’avec les années les heures d’insomnie passées en compagnie d’un livre se sont muées en des heures à écrire, entrelardées d’heures de lecture. Car écrire a pris de plus en plus de place. Probablement parce que c’est devenu plus fort que tout. Et qu’il ne sert à rien de me battre avec moi-même.