Lali

31 janvier 2007

Où serions-nous sans imagination ?

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 21:18

kmm

Sans imagination il ne pourrait y avoir création.[ Albert Jacquard ]

Sans imagination, il n’y aurait pas de livre, donc pas de lectrice, pas de peintre comme Karen McKendry Minton pour les créer.

Sans imagination, la vie coulerait, sans rêve. Sans imagination, les nuages ne nous parleraient pas, une odeur ne nous rappellerait aucun souvenir précis, et il ne servirait à rien que notre regard s’allume au détour d’une phrase ou d’yeux qui nous traversent.

Sans imagination, serais-je ici et vous à me lire ?

Le plaisir de rentrer

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 7:36

johannethomas

Déjà à l’âge de la lectrice de Johanne Thomas, je trouvais pénible de quitter mes livres le matin pour partir à l’école. En fait, je ne sais pas si c’était le fait d’abandonner là le livre entamé qui était le plus difficile ou plutôt celui de laisser derrière moi quelques heures mon petit univers rassurant où j’étais bien, où je n’avais l’obligation de parler à quiconque.

J’ai depuis ce temps ce malaise au moment d’enfiler mon manteau ou d’attraper mon sac. Je serais si bien chez moi. Pas juste avec mes livres, mais aussi ma musique, mes fenêtres et tous ces petits détails qui font que j’ai envie de ne pas bouger. Mais je me plierai à cette vie qui m’appelle quelques heures ailleurs. Pour avoir le plaisir de rentrer.

Un autre constat

Filed under: Revendications et autres constats — Lali @ 1:58

etoileanimee

Le manque de culture est une chose qui ne cesse de m’étonner. Peut-être même de plus en plus à l’heure où elle est accessible à tous et où il est si facile d’en apprendre sur tous les sujets. Ne serait-ce qu’un minimum pour ne pas toujours être en dehors du coup.

Or, je reste chaque fois sidérée quand je constate que Renoir pourrait être un modèle de voiture, si je ne les éclairais pas un peu. Ou quand il me faut préciser que la Belgique, c’est ce petit pays qui a pour capitale Bruxelles. Oui, oui, comme les choux. N’en rajoutez pas, messieurs. Je dis messieurs, mais je pourrais parfois dire mesdames, bien que ces temps-ci c’est le manque de culture des hommes qui me scie. De tout temps, la plupart ont été capables d’identifier à un son ce qui cloche avec un moteur de voiture, mais incapables de faire la différence entre deux teintes de vert. Ce n’est qu’un exemple, bien entendu.

Et croient-ils sincèrement que je vais m’intéresser un tant soit peu à eux avec si peu pour m’alimenter en dehors du banal et insipide connu de tous ? J’ai besoin de plus pour que mon regard s’allume. J’ai surtout besoin de ne pas tout expliquer tout le temps, de pouvoir dire Paganini, Matisse ou Truffaut dans une phrase sans voir le brouillard se lever dans le regard de mon interlocuteur. C’est déjà la première déception et le pauvre, il n’y est pour rien, mais ça m’atteint le manque de savoir. Autant en éviter des pires.

Quand d’aventure un parmi le lot se démarque en connaissant l’existence de Victor Hugo, en étant en mesure de situer une province française et en sachant que le clafoutis et les profiteroles sont des desserts, il risque d’avoir toute mon attention. Et comme c’est à la fois reposant dans un sens et exaltant dans l’autre quand on a un interlocuteur stimulant devant soi. Il aura donc toute mon attention. Et je pourrai lui ouvrir les portes de mon univers.

Mais s’il ne possède pas de curiosité intellectuelle et que sa culture semble limitée à celle des pommes de terre, il y a de fortes probabilités qu’il se trouve encore devant un café ou derrière son écran à se demander où j’ai pu filer. Qu’il ne cherche pas, je suis retournée au monde de silence, où je n’ai pas à m’expliquer. Écrire. Peut-être à celui qui sait qui sait différencier Manet et Monet.

« Un homme sans culture est comme un zèbre sans rayure. » (Proverbe africain)