Lali

25 janvier 2007

Petite évasion au pays des morts

Filed under: Sur grand écran ou sur scène — Lali @ 20:49

volver

Si vous cherchez la vraisemblance, Volver n’est pas pour vous. En effet, la dernière réalisation de Pedro Almodovar est surréaliste à souhait. Même si la mort est omniprésente d’un bout à l’autre, dès le départ en fait, avec une scène où les femmes balaient et époussettent le lieu du dernier repos, il y a dans ce film tant de tendresse et de fantaisie qu’on en oublie qu’elle rôde.

Une mère qu’on croyait morte et qui revient à la vie, une autre qui voudrait mourir en sachant ce qui est arrivé à la sienne disparue, un homme tué par accident qu’on va fourguer dans un congélateur… Oui, la mort est bel et bien ce qui va faire de la vie une fête.

Le tour de force d’Almodovar est d’avoir réussi à nous faire croire à ce monde impossible où on achète les denrées de nos voisines en pleine rue, où on peut faire croire qu’on a recueilli une Russe sans que personne ne pose mille et une questions, où on peut organiser un repas gastronomique pour trente personnes en quelques heures…

Rien est plausible, mais tout l’est, si on admet qu’on est dans un univers autre aux limites de la vérité. Et ce n’est qu’à cette condition que le plaisir est là, qu’on s’amuse de la situation. Autrement, je le crains, tous ces détails nous agacent et ne nous font pas voir l’essentiel: la vie nous fait repousser la mort.

On aime ou on n’aime pas. C’est ça, le cinéma d’Almodovar.

Ne tentez pas de me retenir

Filed under: États d'âme — Lali @ 11:38

oiseauenvol

Et toujours cette peur, quand je m’investis dans quelque chose, qu’on finisse par me couper les ailes pour une raison ou une autre ou qu’on me freine dans mes élans. Surtout quand mes projets, mes rêves, mes ambitions et mes idées impliquent plus que ma seule personne.

Et à cause de cette crainte que l’autre, les autres, ne sachent pas aller au bout d’un rêve fou ou d’une idée saugrenue, parfois garder pour soi le rêve ou l’idée. Ne pas les dévoiler pour embarquer dans ceux-ci des gens qui n’auront pas ma ferveur, celle ou celui qui baissera les bras à la première difficulté.

Et puis, finalement, peut-être, devenir de plus en plus solitaire, pour ne pas qu’on tente de me retenir au sol alors que je rêve de voler, pour ne pas que sous prétexte de partage on pose une cage autour de moi, pour me plier le moins possible à des règles – sauf s’il est absolument impossible de faire autrement -, pour que personne ne me retienne, alors que je m’apprête à partir.

Et quand j’entre dans la vie de quelqu’un ou que quelqu’un entre dans la mienne, il reste toujours une part de moi qui ne sera jamais abordable, même quand je me sentirai en confiance. Et ce, de plus en plus et plus que jamais. Autant me suis-je ouverte récemment, une fois de plus, autant tranquillement mais sûrement, je me ferme. Seules mes ailes se déploient. Ne tentez pas de me retenir.

Libre je suis, libre je serai.