Et si la vie ne suffisait pas ?
La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas.
[ Fernando Pessoa ]
Est-ce parce que la vie ne les comble pas suffisamment que certaines lectrices, comme celle de Carol Gartzman Gooberman, trouvent dans les livres ce qui leur manque ? Ou alors est-ce juste un petit plus qui s’ajoute à une vie déjà riche ? Ou alors, parfois l’un, parfois l’autre ?
Vont-elles de leur vie à celles des personnages des romans aussi aisément que d’autres vont de la cuisine au salon ? La littérature devient-elle un prolongement, une autre part d’elles-mêmes ?
Je ne puis vivre sans lire. Mais la lecture n’est pas pour pallier à un manque, mais bien parce qu’elle m’est essentielle. Au même titre que manger ou écrire, respirer ou rêver. Oui, en un sens, la vie ne me suffit pas. Il me faut en plus la littérature. Je ne crois pas, cependant, être la seule dans une telle situation.